L'opération, pour incroyable que cela paraisse, se déroule avec l'accord, pour ne pas dire la complicité, de dirigeants de l'OLP. Le journal Ashark Al-Awsat rapporte, dans son édition d'hier, que l'administration américaine en territoire irakien occupé a conclu un accord avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en vue de commencer à installer à Bagdad les familles palestiniennes chassées de leur terre natale, en Palestine. L'annonce en a été faite à Amman, par Mohamed Abou-Bakr, président de la section des réfugiés palestiniens au niveau de l'organisation que préside Yasser Arafat. Ces réfugiés sont, pour le moment, parqués sous des tentes dans un stade appartenant à un club palestinien, Badhi Haïfa. Les condition de vie de ces familles, sous la chaleur torride de cet été, est tout simplement intenable. A la lumière de cette annonce, et de la poursuite de la mise en place des colonies sauvages et des expropriations des citoyens palestiniens au profit des nouveaux arrivants juifs, tout porte à croire que des «déportations», soit forcées, soit volontaires, se fassent en direction de l'Irak dans les prochains mois. C'est ce que laissent entendre de nombreux observateurs qui font allusion, non sans raisons, au fameux congrès de Bâle qui avait fixé les limites territoriales du grand Etat sioniste et qui projetait précisément de déporter les citoyens autochtones hors des frontières de cet Etat en construction, devant s'étendre entre le Tigre et le Nil, en Irak par exemple. Il est devenu évident, aux yeux de tous, que ce sont les dirigeants israéliens qui refusent un règlement pacifique de la crise qui secoue cette région depuis plus d'un demi-siècle. En dépit de toutes les concessions faites par l'Autorité palestinienne, suivant les exigences américaines contenues dans le plan de route, les Israéliens, conduits par le criminel de guerre Ariel Sharon, continuent d'ignorer leurs obligations et de poursuivre la politique du fait accompli, basée notamment sur la prolifération des colonies sauvages, les incursions dans les zones sous contrôle palestinien, les expropriations sous les prétextes les plus divers et les assassinats prétendument ciblés mais qui, le plus souvent, touchent des bébés, des enfants et des . La politique sioniste, qui ne s'est jamais démentie depuis des décennies, est basée sur celle du fait accompli et des petits pas. La grande clôture ne signifie rien moins que Israël n'est pas prête de lâcher le morceau, alors qu'elle ira toujours plus avant dans son occupation des terres encore sous contrôle palestinien. Le tout avec la complicité de quelques dirigeants, installés sur pression américaine et israélienne, dans le but désormais avoué de mater les quelques poches de résistance encore opérationnelles. En parallèle, il ne fait de doute pour personne que Tsahal ne compte pas se retirer de si tôt des territoires syrien et libanais qu'elle occupe. Le risque est grand, au contraire, de voir l'armée israélienne pousser ses avantages plus avant sous n'importe quel prétexte. Dans le même temps, Israël a demandé officiellement à ses quelques centaines de ressortissants juifs vivant en Irak de venir «s'implanter» en Palestine. Mi-figue mi-raisin, des analystes se sont accordés à dire que cette démarche vise le but, quasi avoué, de laisser un peu plus de place aux Palestiniens devant y être déportés. No comment...