Plus de 84 familles, des ex-squatteurs de la cité Zedma et des logements sociaux, incessamment attribués, se retrouvent, depuis leur évacuation le mois de mai dernier, livrés à eux-mêmes, et regroupés sous des tentes dressées dans un terrain vague au bord de la RN 25, proche de l'affluent de l'oued Soummam. Des promesses de recasement leur ont pourtant été faites par les autorités locales, mais cela fait déjà plus de trois mois que ces sinistrés attendent. Des tentes de fortune abritent des familles entières. Les enfants en bas âge sont les plus exposés aux épidémies et à toutes sortes d'infections cutanées, faute d'hygiène. Plusieurs citoyens ont déjà attiré notre attention sur les dangers qui les guettent (épidémies, MTH, etc.). Une citoyenne rencontrée sur place nous montre le cuir chevelu de sa fille, infesté de boutons. «Regardez...elle a la teigne, le médecin m'a demandé de lui raser les cheveux et elle n'est pas la seule à avoir contracté ce mal, d'autres enfants souffrent de gale et de conjonctivite, tout comme les gens de Boumerdès, nous sommes en train de vivre l'enfer.» Outre le manque flagrant d'eau, des odeurs pestilentielles dégagées par l'oued et la décharge publique située non loin de là, empoisonnent l'atmosphère et attirent des nuées de moustiques, de mouches et surtout des rongeurs (rats). Fouzia, une mère de famille, exprime son ras-le-bol: «Nous attendons toujours les recasements promis par le président de l'APC et les autorités locales. La rentrée sociale et scolaire approche et nos enfants vont encore rater leur scolarité cette année. Si nous avons eu recours au squat, c'est que le désespoir l'a emporté sur la raison. C'est la même chose aujourd'hui.»