Près de deux mois après leurs premières démarches autour du problème des logements squattés, les comités des villages de la commune d'Azazga ont tenu jeudi dernier une nouvelle réunion élargie au collectif des attributaires de la cité 100 Logements de Fréha. La daïra d'Azazga est l'une des localités les plus touchées par l'occupation illégale des logements sociaux, une situation née des événements du printemps 2001 et à laquelle aucune solution n'a été trouvée. 153 logements avaient été squattés à la cité OPGI de Tizi N'Fliki, à deux kilomètres du chef-lieu d'Azazga, sur la RN71. Une cité livrée en 2000 et qui n'a jamais fait l'objet d'attribution. A Fréha, c'est une cité de 100 logements qui a été occupée, alors qu'une première liste d'attributaires avait déjà été établie. Les bénéficiaires des logements de Fréha se sont organisés récemment pour amener les autorités à faire siéger la commission de daïra pour finaliser l'opération d'attribution, ainsi que prendre les mesures urgentes pour évacuer les logements et les remettre en l'état avant leur affectation aux attributaires. Huit ans après la prise d'assaut de ces cités, les autorités ont préféré se complaire dans une attitude jugée laxiste par les comités des villages. Ces derniers ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation qui prévaut au niveau de ces cités où des activités illégales ont proliféré, allant de la petite délinquance au banditisme. Les indus occupants se sont renouvelés au fil des années, avec une dangerosité accrue, véhiculant des trafics de toutes sortes et faisant régner un climat de peur et d'insécurité dans le voisinage. Ce sont les jeunes du village Cheurfa, limitrophe de la cité Tizi N'Fliki, qui ont menacé en mai dernier de couper la route nationale pour amener les autorités à déloger les squatteurs et à libérer les lieux. Les comités des villages de Cheurfa et de Tinkicht ont donné une chance au dialogue avec les autorités locales qui avaient pris l'engagement de résoudre le problème à la fin de l'année scolaire. Une intervention des services de sécurité dans les deux cités de Azazga et de Fréha avait abouti à l'interpellation de 6 squatteurs et leur traduction devant la justice. Depuis, la situation n'a pas évolué, de nombreux logements demeurent occupés et ceux qui ont été libérés peuvent attirer de nouveaux squatteurs. Lors de la réunion de jeudi dernier, les comités des villages ont convenu de rencontrer aujourd'hui le chef de daïra d'Azazga pour lui signifier que des actions de protestation seront entreprises dans les prochains jours si le problème ne trouve pas sa solution rapidement. « Notre démarche est réfléchie, nous avons affiché notre disponibilité et notre influence sur les jeunes, mais si la situation reste en l'état, cela ne peut que dégénérer », nous dit Mouloud Sarni, président du comité du village de Tinkicht, avant de s'interroger : « Y a-t-il une raison valable pour qu'on permette à des squatteurs d'occuper des logements, de les dégrader et de s'adonner à des trafics dans l'impunité ? Cela profite à qui ? » Les premières mesures prises récemment ne satisfont pas les comités des villages. « Nous considérons que la cité est toujours occupée. Nous demandons son évacuation totale, sa réfection et son attribution aux véritables nécessiteux. Cela relève des prérogatives des autorités locales, mais si elles ne réagissent pas, la population est mobilisée pour réagir », conclut M. Sarni.