Certains intermédiaires et revendeurs rusés n'hésitent pas à mettre l'étiquette de la figue de Beni Maouche sur leurs produits pour faire écouler leur marchandise. La 10e édition de la fête des figues de la commune et daïra de Beni Maouche à Béjaïa aura lieu les 29 et 30 octobre prochains au centre de formation professionnel (Cfpa). Cette manifestation annuelle rassemblera au moins 200 agriculteurs. Ils viendront des régions voisines, dont Beni Djelil et autres mais la grande majorité des exposants, dont 150 cultivateurs, sont natifs de la commune organisatrice. «La fête de la figue est devenue une tradition chez les agriculteurs qui commencent à redorer le blason en mettant en valeur l'importance du travail agricole», a affirmé Boulila Akli, président de l'APC de Beni Maouche que nous avons joint par téléphone. «Cet événement agricole encourage le développement local, et ce malgré le peu de moyens dont disposent la commune et les participants», a ajouté le premier responsable de cette commune. Concernant la récolte de la figue de la saison 2011, il a indiqué que «le volume est presque le même que l'année écoulée». En fait, 700 quintaux de figues ont été récoltés par les agriculteurs. Les prix de la figue sèche varient entre 450 et 700 DA le kilo. Connaissant une augmentation vertigineuse ces dernières années, les figues peuvent surpasser le prix de la viande rouge, si rien n'est fait dans le sens de l'amélioration des conditions de la récolte de ce produit qui est cité même dans le Saint Coran en raison de son importance et son impact sur la santé de l'homme. Les agriculteurs se plaignent des conditions très difficiles dans lesquelles ils travaillent. Ils citent notamment l'absence de pistes agricoles et le manque de tracteurs, en plus de la cherté de la main-d'oeuvre. Par ailleurs, les agriculteurs ne partagent pas tous la même vision commerciale. «Quoi qu'il en soit, les agriculteurs ne doivent pas exagérer dans les prix car il n'y pas si longtemps la figue sèche ne trouvait pas acheteur. Auparavant, les prix ne dépassaient pas les 200 DA/kg. C'est tout à fait normal qu'on rencontre des obstacles, comme c'est le cas dans tout travail de production agricole ou autres produits», soutient cet agriculteur porté bien plus sur la valeur immatérielle que matériel du produit. Tenant compte de l'importance de la figue de cette région, certains connaisseurs achètent ce produit pour l'offrir à de tierces personnes à l'intérieur du pays et aux résidents à l'étranger. Le climat et spécificités du paysage naturel sont quelques ingrédients de la qualité de cette agriculture bio, des montagnes de la Kabylie, selon les spécialistes en la matière. Pour rappel, des revendeurs et autres intermédiaires vendent le produit outre que celui de la figue de Beni Maouche, en collant des étiquettes appartenant à la figue de Beni Maouche (Béjaïa). Pour se faire, bon nombre de sociétés reconnues dans le secteur agroalimentaire ont été sollicitées pour les besoins de sponsoring à l'image des entreprises agroalimentaires «Danone», l'entreprise «Soummam» et Hamoud Boualem, à Alger. Les organisateurs attendent des réponses qui vont dans le sens de l'intérêt général et du développement rural et des habitants. Riche en activités et échanges culturels et commerciaux, les organisateurs ont prévu un important programme d'action pour faire valoir la notion du développement agricole et collectif de cette zone rurale enclavée. Situé à la frontière des wilayas de Béjaïa et Sétif, la commune de Beni Maouche souffre de l'absence de projets d'investissements qui pourraient amortir la pression du chômage et de l'exode rural. Le département de l'agriculture doit regarder de plus près ce genre de manifestations et - pourquoi pas - les soutenir.