Près de deux mois après la rentrée scolaire, plusieurs écoles d'Oran, dont certaines relèvent du cycle secondaire, souffrent cruellement d'un déficit en enseignants de matières scientifiques, notamment la série mathématiques qui est de l'ordre de 50 professeurs. Les élèves, notamment ceux inscrits dans les classes terminales, appuyés par leurs parents, n'ont pas dissimulé leur crainte de voir la situation prendre du temps étant donné que la problématique a été posée durant la saison scolaire de l'année passée et n'a pas été résolue cette année. En réalité, ce sont plutôt les élèves inscrits dans les filières scientifiques qui sont sévèrement touchés. «Il faut solutionner au plus tôt cette problématique, d'autant que les pouvoirs politiques ont accordé, ces dernières années, une importance capitale aux filières scientifiques et techniques basées sur les mathématiques», ont appelé plusieurs parents d'élèves, ajoutant: «Le manque de professeurs se répercute négativement sur la scolarité de nos enfants étant donné que le coefficient des mathématiques est de 7». Le déficit, tant dénoncé, survient au moment même où la direction de l'éducation de la wilaya d'Oran vient d'annoncer le recrutement de plusieurs enseignants de différentes matières, les mathématiques compris. Compte tenu des lenteurs causées essentiellement par les formalités administratives et les modalités qui précédent l'embauche, le retard quant au recrutement est, là encore, inévitable. Cela sans compter les autres retards causés par les étapes qui ponctuent l'annonce, souvent tardive, des résultats du concours. Ajouter à cela la Fonction publique qui inscrit les nouvelles recrues à partir du début de chaque année, c'est-à-dire à compter du mois de janvier. Les menaces de débrayage annoncées par les syndicats de l'éducation ne sont pas en reste puisque celles-ci accentuent les appréhensions des élèves. Ainsi, autant de paramètres plaident pour la pénalisation des jeunes lycéens, et ce pendant une longue durée avant que l'heureuse solution ne vienne pallier les problèmes dont souffre le secteur de l'Education nationale. Ce dernier, déjà gangrené par autant de maux, ne semble plus vouloir en tirer des leçons, et ce en se préparant à l'avance comme il était d'usage durant les années précédentes, la finalité étant d'anticiper les événements fâcheux qui peuvent surgir à n'importe quel moment. Ce manque récurrent d'enseignants en matières scientifiques, dont les mathématiques, est devenu un rituel incontournable durant chaque année scolaire. Pour preuve, les cours de soutien donnés par les sortants des universités et même par des professeurs en exercice. Les parents d'élèves, eux, essaient de combler ces retards en payant à leur progéniture rubis sur l'ongle des cours d'appui. Là encore, une réelle réflexion s'impose, et des mesures à la hauteur du déficit. Comment est-ce possible que des cours de soutien soient dispensés un peu partout dans les quartiers d'Oran alors que les écoles manquent énormément de professeurs? Une question toujours sans réponse. «Il y a anguille sous roche», déplore-t-on, ajoutant que «les services locaux représentant le département de Benbouzid doivent canaliser tout contingent d'enseignants de circonstance quitte à accélérer et alléger les modalités pour un recrutement».