Que ce soit le cycle primaire, moyen ou secondaire, aucun palier scolaire dans la commune de Hassi Delaâ n'a échappé au manque criant d'encadrement pédagogique, au déficit en infrastructures et à la surcharge des classes qui atteint, parfois, les limites de la raison. Pour le cycle secondaire, le lycée Ben-Harzallah-Grinat, le seul dans cette commune de 13 000 âmes, au sud de Laghouat, la situation n'est guère reluisante. En effet, depuis la rentrée des classes, 22 enseignants contractuels ont été recrutés dans le cadre du pré-emploi. Selon les parents d'élèves, la majorité des enseignant souffre du manque d'expérience dans le domaine, la plupart d'entre eux sont fraîchement sortis des universités et exercent pour la première fois le métier d'enseignant. Ce qui accentue les craintes des parents d'élèves quant au rendement de leur progéniture lors des examens de fin d'année d'emblée hypothéqués. Il faut dire que ce lycée enregistre un manque de trois enseignants, notamment dans les disciplines de l'éducation sportive, physique et mécanique. À ce jour, les classes de la discipline mécanique et techniques mathématiques ne disposent pas de salles pratiques. Pour combler le déficit en infrastructures, l'administration a transformé, tant bien que mal, trois salles, ne répondant pas aux normes exigées, en salles de classe. Faute d'ouverture de la cantine depuis le début de l'année scolaire, les élèves de ce lycée se contentent d'un casse-croûte préparé à la maison. Pis encore, des élèves habitant les régions lointaines s'agglutinent, entre midi et treize heures, devant le portail de l'établissement sans manger ni boire, nous confie un parent d'élève. Ainsi, alors que le premier trimestre tire à sa fin, les solutions de “replâtrage” restent maîtres des lieux. Recevant les élèves venant des deux CEM, et abritant 1 200 élèves inscrits cette année, le lycée Ben- Harzallah-Grinat suffoque et selon les parents d'élèves, il appartient désormais à l'APC d'inscrire un projet qui porterait sur la réalisation d'un deuxième lycée. Le nouveau CEM a ouvert ses portes cette année sans directeur, sans encadrement administratif ni pédagogique. Les enseignants se sont retrouvés dans l'établissement livrés à eux-mêmes, nous indique-t-on. Sur les lieux, nous avons eu du mal à trouver un interlocuteur. Aux problèmes que vivent les enfants scolarisés, l'association des parents d'élèves continue à briller, malheureusement, par son absence. Quant au cycle primaire, il a enregistré une surcharge des classes sans précédent. L'école Abdelhamid-Ben-Badis, dont la capacité d'accueil est de 300 élèves, compte 600 enfants inscrits, apprend-on des citoyens interrogés. Contrairement aux directives du ministre de l'Education nationale, la surcharge des classes atteint les 40 élèves par classe. Parfois, plus de 50 élèves. D'où la contrainte de l'administration à opter pour le régime de rotation pour quelques classes. Dans cette école, deux salles, visiblement prévues comme magasin ou autre, sont aménagées en classes, nous indique un parent d'élève. Un état de fait inquiétant et antipédagogique qui n'est pas sans conséquences fâcheuses sur le rendement des enfants. Malheureusement, à Hassi-Delaâ, comme dans la plupart des communes de la wilaya de Laghouat, de nombreux parents n'ont jamais accompagné, ne serait-ce qu'une fois dans l'année scolaire, leur enfant à l'école. Alors, que dire des visites aux enseignants ou de leur adhésion à une vraie association de parents d'élèves ? Par conséquent, eux aussi ont une grande part de responsabilité dans la déperdition scolaire. Il faut dire que pour alléger les quatre écoles primaires existantes, la situation géographique et la densité de la population de la commune de Hassi Delaâ appelle la réalisation d'une cinquième école dans la partie est. Faute de quoi, la rentrée scolaire prochaine (2010/2011) sera catastrophique. Une prévision valable pour le cycle secondaire.