Le Mouvement de redressement et d'authentification (MRA), l'aile contestataire au sein du parti du Front de libération nationale (FLN), ne tardera pas à introduire un dossier en justice contre la direction actuelle du parti. «C'est au plus tard dans une semaine que nous enclencherons une procédure judiciaire contre l'actuel secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem», a déclaré hier Mohamed Seghir Kara, porte-parole du mouvement de redressement au sein de l'ex-parti unique. Le dossier du MRA sera défendu en justice par une association d'avocats forte de sept membres, tous issus du parti, «des militants authentiques qui s'inquiètent de l'avenir de notre formation». Ce panel d'avocats, qui instrumentera l'affaire au niveau d'Alger, sera assisté par d'autres défenseurs de la cause du MRA, au niveau régional, où plusieurs avocats procéderont à des activités visant à renforcer le dossier à travers son enrichissement par des documents et des preuves tangibles qui seront collectés au niveau des wilayas. Les meneurs du mouvement de redressement ne se sont pas fait attendre pour joindre la parole à l'acte, après leurs déclarations lors de la dernière conférence de presse tenue à Draria, où l'éventualité d'introduire l'affaire devant la justice a été mise en évidence. Pour ce faire, les animateurs du MRA partent d'un argument primordial qui est «la non-conformité du 9e congrès du parti qui s'est déroulé en mars 2009. Ce congrès ne s'est pas déroulé selon le règlement intérieur du FLN», avoue Mohamed Seghir Kara, qui ajoutera que «l'illégitimité du dernier congrès, sanctionné par l'élection d'un comité central non conforme, a donné lieu à de fictives élections de cellules de kasmas et de mouhafadas, encadrées par des membres d'un bureau politique contesté par la base du parti». Notre interlocuteur précisera que les règles du jeu, que sont le règlement intérieur et la loi organique du parti, «n'ont en aucun cas été respectés pendant les élections des bureaux de kasmas et de mouhafadas, où le flou a entouré l'opération depuis son début, et ce, au niveau de toutes les wilayas du territoire national». Pis, le porte-parole des redresseurs avoue que «les listes des bureaux de kasmas et de mouhafadas ont été préparées pour la plupart à l'avance, et non pas votées à travers des assemblées générales ordinaires qui donneraient le droit de suffrage à chaque militant». «C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans plusieurs cas avec des membres de kasmas et de mouhafadas qui étaient des candidats aux élections locales de 2007 sous d'autres couleurs partisanes. Que fait-on du règlement de notre parti, qui stipule qu'il faut au moins 5 ans de militantisme pour devenir responsable d'une institution de base du FLN ?»