Les conditions d'ouverture du champ audiovisuel ne sont pas encore définies. Alors que le débat sur l'audiovisuel n'a fait que commencer, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, qui intervenait jeudi à l'émission Hiwar El Yaoum (Débat du jour) sur la chaîne I de la Radio, a affirmé que son département n'a reçu à ce jour aucune demande d'agrément pour la création de chaînes de radio et de télévision privées. Il a précisé qu' il était inconcevable de déposer des dossiers, alors que les conditions d'ouverture du champ audiovisuel ne sont pas encore définies et que la loi sur l'information est toujours au niveau du Parlement. Reconnaissant que le secteur audiovisuel est «plus sensible» que la presse écrite, M.Mehal a précisé que les expériences des autres pays dans ce domaine seront mises à profit en veillant à prendre en compte les spécificités algériennes pour proposer une matière informative «en accord avec la nature de la société algérienne». Le ministre voulait sans doute parler du cas de la Tunisie et du Maroc les pays voisins, qui ont entamé une expérience audiovisuelle très avancée par rapport à l'Algérie. Les professionnels de l'audiovisuel qui sont intervenus lors d'un débat la semaine passée sur la question de l'ouverture audiovisuelle, ont justement soulevé l'absence de loi sur l'audiovisuel. Certains ont même expliqué que l'ouverture audiovisuelle existait déjà dans le texte du gouvernement Hamrouche et que son application a été retardée. D'autres préfèrent l'installation d'un Conseil supérieur de l'Audiovisuel qui statuera sur le texte donnant naissance aux télévisions privées. Pour l'heure, le ministre renvoie la balle dans le camp du législateur, puisque le texte sera présenté d'abord à l'Assemblée populaire nationale avant d'être appliquée sur le terrain. Le ministre de la Communication a une nouvelle fois critiqué les programmes de la Télévision algérienne, estimant que «la détérioration de leur qualité était due à l'absence de créativité et non à un manque de moyens», précisant que «ses critiques visent la matière informative et non les personnes». Même s'il est plus diplomate, c'est la troisième critique du ministre de la Communication envers l'Entv et ses responsables. Après le Ramadhan 2010, le ministre avait créé la surprise en étant le premier responsable de la tutelle à s'excuser pour la qualité médiocre des programmes de l'Entv. Cette sortie médiatique a permis au ministre d'apporter quelques ajustements dans le journal télévisé, mais n'a pas pu imposer sa vision dans la plus sensible entreprise publique algérienne. Une année après, la même critique est venue du ministre Mehal, lors de son passage dans «Fotour Essabah» d'El Khabar, mais cela n'a pas également changé grand-chose. Dans sa troisième intervention sur la question imputant la lacune le ministre s'est voulu diligent en incombant le problème à un simple problème de création. Le ministre de la Communication a surtout soutenu les journalistes de l'Entv, en défendant la revalorisation de leur salaire. Il a précisé à ce propos que la grille des salaires des journalistes entrera en vigueur en janvier 2012 et ne concernera que les journalistes du secteur public, mettant l'accent sur les mesures visant à assurer la stabilité et la carrière des journalistes du secteur public, presse écrite, radio et télévision confondues. M.Mehal a indirectement critiqué la politique des salaires chez le privé en déplorant la précarité de la situation socioprofessionnelle de certains journalistes travaillant dans ce secteur. Il indique à ce propos que les 6000 DA de salaire mensuel perçus parfois par des journalistes «n'honorent pas le métier de journaliste», appelant à trouver des solutions permettant de préserver la dignité des journalistes du secteur privé. S'agissant de l'exploitation dont pâtissent certains journalistes débutants dans le secteur privé, le ministre de la Communication a précisé qu'il était difficile pour son département d'intervenir sur cette question qui relève des prérogatives du ministère du Travail.