Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a affirmé hier à Alger que son département n'a reçu à ce jour aucune demande d'agrément pour la création de chaînes de radio et de télévision privées. «Il est inconcevable de déposer des dossiers, alors que les conditions d'ouverture du champ audiovisuel ne sont pas encore réunies et que la loi sur l'information est toujours au niveau du Parlement», a précisé M. Mehal qui était l'invité de l'émission Hiwar El Yaoum (débat du jour) de la chaîne I de la Radio nationale. Le secteur audiovisuel est «plus sensible» que la presse écrite, d'où la nécessité de cerner toutes les données y afférentes si l'on veut assurer le succès de cette initiative, a souligné le ministre. Les expériences des autres pays dans ce domaine seront mises à profit en veillant à prendre en compte les spécificités algériennes pour proposer une matière informative «en accord avec la nature de la société algérienne», a précisé M. Mehal. Concernant les programmes de la Télévision algérienne, M. Mehal a estimé que «la détérioration de leur qualité était due à l'absence de créativité et non à un manque de moyens», précisant que «ses critiques visent la matière informative et non les personnes». Abordant la question de la grille des salaires des journalistes qui entrera en vigueur en janvier 2012, le ministre a affirmé que cette grille ne concernera que les journalistes du secteur public, mettant l'accent sur les mesures visant à assurer la stabilité aux journalistes. M. Mehal a, par ailleurs, déploré la précarité de la situation socioprofessionnelle de certains journalistes travaillant dans le secteur privé. Les 6000 DA de salaire mensuel perçus parfois par des journalistes «n'honorent guère le métier de journaliste», a-t-il dit, appelant à trouver des solutions permettant de préserver la dignité des journalistes du secteur privé. S'agissant de l'exploitation dont pâtissent les journalistes débutant dans le secteur privé, le ministre de la Communication a précisé qu'il était difficile pour son département d'intervenir sur cette question qui relève des prérogatives du ministère du Travail.