Les militants pro-démocratie se sont mobilisés une nouvelle fois hier pour exprimer leur hostilité au régime de Bachar Al Assad. Dans le même temps, un Comité ministériel arabe devait se réunir au Caire, après le non-respect par Damas de ses engagements de cesser la répression sanglante qui a fait plus de 3 500 morts depuis le début de la contestation en mars. Cette réunion arabe sera suivie aujourd'hui d'une autre élargie à l'ensemble des ministres arabes des Affaires étrangères. Le gouvernement syrien avait accepté le 2 novembre un plan prévoyant, outre la fin des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation des médias. Le représentant de Syrie à la Ligue arabe, Youssef Ahmed, a indiqué qu'il avait présenté hier matin un mémorandum au secrétariat de la Ligue. Dans ce texte, Damas dit accueillir favorablement l'envoi par l'organisation panarabe d'une délégation en Syrie «ce qui contribuera à évaluer l'engagement de Damas à appliquer le plan (arabe) et à dévoiler les raisons de certaines parties à l'intérieur et à l'étranger qui oeuvrent pour faire échouer la feuille de route arabe», selon l'agence officielle Sana. Comme tous les vendredis, les militants pro-démocratie ont appelé les Syriens à défiler, avec cette semaine pour slogan «Nous demandons le gel de l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe». A la mi-journée, sept personnes avaient été tuées par les tirs des forces de sécurité en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cinq personnes dont un déserteur ont péri dans des quartiers de Homs (centre), un civil a été tué à Ariha dans le gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), et un autre a péri à Bosra Cham dans la région de Deraa (sud). Les forces de sécurité ont également dispersé des manifestations qui se déroulaient dans plusieurs quartiers de Homs, à Deir Ezzor (est), Idleb et à Jassem dans la région de Deraa. Jeudi, les violences ont fait au moins 26 morts en Syrie où le régime ne semble pas vouloir renoncer à la solution sécuritaire qu'il a choisie depuis le début du mouvement de contestation populaire à la mi-mars. «Le recours systématique aux abus contre les civils à Homs par les forces du gouvernement syrien, y compris la torture et les exécutions arbitraires, montre que des crimes contre l'humanité ont été commis», a dénoncé hier HRW, dans un rapport publié à New York. Se basant sur les témoignages, l'ONG indique que ces «violations ont tué au moins 587 civils» à Homs, haut lieu de la contestation, entre la mi-avril et la fin août, et au moins 104 autres depuis le 2 novembre, date de l'accord donné par le président Bachar Al Assad au plan arabe pour l'arrêt des violences. «Homs est le microcosme de la brutalité du gouvernement syrien», écrit Sarah Leah Whitson, la responsable de la section Moyen-Orient à HRW. «La Ligue arabe doit dire au président Assad que violer l'accord a des conséquences et qu'elle soutient désormais une action au Conseil de sécurité pour mettre fin au carnage». Par ailleurs, les militants des droits de l'homme signalent une augmentation des défections de soldats de l'armée régulière rejoignant l'opposition.