La Radio algérienne développe également sa coopération à l'international, sur le plan bilatéral et multilatéral. «Je suis journaliste, mais je ne fais pas le même métier que ceux qui travaillent à Charlie Hebdo. C'est du grand n'importe quoi! Ils ont tout faux!» C'est avec ces propos qu'a répondu Jean-Luc Hees, P-DG de Radio France et président de l'Union radiophonique et télévisuelle internationale (Urti), à une question sur «l'affaire Charlie Hebdo». Lors d'une conférence tenue, jeudi dernier, au niveau de la nouvelle Ecole du journalisme à Alger, M.Jean-Luc Hees s'en est pris également à la manière dont ce canard traite l'information. Le conférencier s'est exprimé également sur les relations entre l'Algérie et la France dans le domaine de la radiophonie. Il a assuré que les deux radios publiques des deux pays se ressemblent sur pratiquement tous les plans. «Nous avons le même nom d'antenne, de radio, le même nombre de personnel et pratiquement le même budget. Nous avons connu les mêmes succès et les mêmes échecs. La seule différence est le volume de l'orchestre de musique qui est plus important en France», a-t-il expliqué. Pour l'orateur, les deux radios partagent les mêmes soucis qui résident dans la problématique des radios locales et du réseau de couverture. M.Hees note que «le réseau de Radio France ne couvre pas encore tout le territoire national. Ce qui est injuste vis-à-vis des citoyens qui ont le droit d'écouter Radio France du moment qu'ils paient leurs impôts». Le P-DG de Radio France n'a pas manqué de relever le contexte dans lequel intervient sa visite à Alger. En effet, une convention entre la Radio algérienne et Radio France a été signée, mardi dernier à Paris, dans le but de renforcer leur coopération bilatérale pour l'année 2011. Dans ce contexte, M. Hees dit vouloir «intensifier ce lien» avec Radio Algérie, précisant que ce que France musique et France culture ont fait à Tlemcen c'est pour le programme français. «Moi j'essaie de monter une plate-forme musicale avec tout ce que fait Radio France. Il y a beaucoup de musiques chouettes ici que je ne connaissais pas si je ne viens pas voir les gens. On ne se limite pas seulement à signer des machins», a-t-il soutenu. A souligner que la convention entre les deux radios a été signée par le P-DG de Radio France, M.Jean-Luc Hees et le DG de la Radio algérienne et président de l'Union africaine de radiodiffusion (UAR), M.Tewfik Khelladi. Elle vise le renforcement de la coopération entre Radio France et la Radio algérienne et porte sur trois domaines prioritaires. Le premier concerne l'échange d'expertises permettant aux personnels de Radio France et de la Radio algérienne d'effectuer des missions dans les deux pays dans tous les secteurs de fonctionnement et de gestion d'une radio publique. Le second porte sur la mise en place de partenariats éditoriaux (coproductions, échanges de programmes ou de concerts). Le troisième domaine a trait au développement de la coopération internationale, au sein des organisations audiovisuelles, dont Radio France et la Radio algérienne sont membres, UAR, UER (Union européenne de radio-télévision), Urti, Asbu (Arab State Broadcasting Union) et autres. La Radio algérienne développe également sa coopération à l'international, sur le plan bilatéral et multilatéral, notamment dans le cadre de l'UER, l'ASBU, l'UAR et de l'URTI,... Sur un autre plan, M.Hees dit avoir évoqué avec la partie algérienne la question de l'ouverture médiatique, tout en prônant une attitude respectueuse vis-à-vis des Algériens. «Le problème des Algériens ce sont des décisions politiques. Donc, je n'interfère jamais là-dedans», a-t-il dit.