Les mis en cause cités dans cette enquête parlementaire ayant duré plusieurs mois auront à rendre des comptes. Mission accomplie! L'enquête parlementaire sur la hausse des prix des produits alimentaires en janvier dernier est arrivée à son terme. Le rapport final a été remis hier au président de l'APN, Abdelaziz Ziari. Que ressort-il de ce rapport? Aucune information n'a filtré sur les vraies causes à l'origine des événements de janvier dernier. Des instructions fermes ont été données pour préserver le secret, indique une source de la commission. «Une copie de ce rapport sera transmise au président de la République et au Premier ministre pour décider des actions à prendre», indique un communiqué de l'APN rendu public hier. Secoué par la flambée vertigineuse des prix, le gouvernement n'a pas lâché prise. Ce dernier persiste pour identifier les parties à l'origine de la pénurie des produits de première nécessité. L'APN attend la réponse du gouvernement pour voir ce qu'il y a lieu de faire. La publication partielle ou complète du rapport n'est pas encore tranchée. Cette question fera l'objet de concertation entre le Parlement et l'Exécutif. Selon le communiqué de l'APN, le rapport sera distribué aux députés dans un délai de 30 jours. Ce rapport sera-t-il suivi de sanctions? Notre source explique qu'il est encore trop tôt pour évoquer cette question. Cependant, elle n'exclut pas le recours à des sanctions. Le rapport a été fait dans le but de mettre en lumière les causes ayant provoqué l'émeute du 5 janvier dernier. Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a été ferme sur ce point. «Les conclusions de la commission d'enquête parlementaire seront suivies d'effet», s'est-il engagé à dire récemment. M. Ziari a mis l'accent sur l'enjeu et l'objectif de la commission, dont le travail s'est fait dans «la transparence la plus possible» en vue de situer les responsabilités tant au niveau des textes réglementaires, qu'au niveau des intervenants ou des opérateurs économiques privés ou publics. «Je dis que cette enquête n'a rien à voir avec les troubles qui ont eu lieu (en janvier). Son objectif est de savoir pourquoi il y a eu des hausses de prix de ces produits de base», a-t-il expliqué. M. Ziari s'est même posé la question de savoir pourquoi le contrôle du marché de ces produits de première nécessité n'a pas permis d'éviter les problèmes qui se sont posés. Le président de l'APN a appelé à réviser la réglementation régissant le marché, en vue de remédier aux défaillances et insuffisances constatées, ajoutant que «s'il y a des responsabilités d'une autre nature, les concernés auront à rendre des comptes, qu'il s'agisse d'entreprises publiques ou privées». De son côté, le président de la commission d'enquête parlementaire, Kamel Rezki, a relevé la «mauvaise» organisation du marché national et la «non-maîtrise» des mécanismes d'importation et de distribution qui étaient les principales causes de la pénurie de certains produits de large consommation enregistrée en début d'année. M. Rezki a indiqué, à la veille de l'élaboration du rapport final d'enquête, que les visites effectuées par les membres de la commission au niveau des unités de production des produits en question ont révélé que parmi les dysfonctionnements enregistrés figuraient «le manque de certains produits de large consommation importés ou produits au niveau national et le déséquilibre en matière de distribution». Il y a lieu de rappeler, que la commission d'enquête a travaillé sur ce dossier durant six mois. Composée de 17 députés de différents groupes parlementaires, la commission a tenu plusieurs réunions consacrées à l'audition de ministres, d'opérateurs économiques et de directeurs d'organismes publics en relation avec le secteur du commerce.