Le Parlement européen a appelé jeudi l'Egypte à «libérer immédiatement tous les prisonniers d'opinion et les prisonniers politiques détenus par des tribunaux militaires», en particulier le blogueur et militant Alaa Abdelfattah. Ce militant égyptien a été placé en détention provisoire le 30 octobre pour avoir «incité à la violence contre les forces armées» lors d'une manifestation au Caire le 9 octobre de Coptes (chrétiens d'Egypte) qui protestaient contre l'incendie d'une église. Selon une organisation de défense des droits de l'Homme, Alaa Abdelfattah a refusé d'être interrogé par le Parquet militaire, l'armée étant selon lui juge et partie. Le Parquet a alors décidé de le placer en détention pour quinze jours, et a prolongé la détention de 15 jours le 13 novembre. Le Parlement de Strasbourg a invité de manière plus générale les autorités égyptiennes à «mettre fin sans délai à l'état d'urgence et au jugement de civils par des tribunaux militaires», soulignant que «les civils ne devraient pas être poursuivis devant des juridictions militaires qui ne répondent pas aux normes élémentaires de régularité des procédures». Il a renouvelé son appel à ce que les événements du 9 octobre «fassent l'objet d'une enquête indépendante, complète et transparente, dirigée par des juges civils indépendants et impartiaux». Seize manifestants et trois soldats ont été tuées le 9 octobre au Caire lors de la manifestation des Coptes et 156 personnes ont été blessées.