Les Frères musulmans d'Egypte, la force politique la mieux organisée du pays, ont annoncé qu'ils allaient participer à une réunion de dialogue auquel a appelé le pouvoir militaire, après trois jours de violences entre manifestants et police. «Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a convoqué une réunion (de dialogue) aujourd'hui (mardi) et nous allons y participer», a affirmé Saad al-Katatny (bien Katatny), secrétaire général du Parti de la liberté et la justice issu de la confrérie. Lundi soir, le CSFA avait appelé à un dialogue «urgent» après que le gouvernement qu'il a mis en place eut présenté sa démission sous la pression de la rue et des affrontements entre police et manifestants qui on coûté la vie à 26 personnes. Les Frères musulmans avaient auparavant annoncé qu'ils n'allaient pas participer à la manifestation massive organisée mardi après-midi par plusieurs formations politiques pour réclamer la fin du pouvoir militaire. «La situation a besoin de calme et de dialogue. Plus le nombre (de manifestants) grandit, plus il y aura des tensions», a indiqué M. Katatny.«Nous sommes pour le droit de manifester mais la situation actuelle est tendue et nous voulons la surmonter», a-t-il poursuivi. Critiques eux aussi à l'égard du pouvoir militaire, les Frères musulmans sont hostiles à un report des premières législatives après la chute de Hosni Moubarak en février, pour lesquelles ils estiment être en position de force. «Nos revendications sont l'organisation du scrutin à la date prévue (28 novembre) et la remise du pouvoir à une autorité civile à la mi-2012», entre autres, a réitéré M. Katatny. Les militants rassemblés en nombre depuis vendredi sur l'emblématique place Tahrir au Caire revendiquent la remise immédiate du pouvoir à une autorité civile, conspuant le conseil militaire qu'ils accusent de rééditer la politique de répression en vigueur sous le régime Moubarak.