La présence de soldats français vendredi pour rechercher deux Français enlevés dans le Nord-Mali confirme le renforcement du dispositif français dans la région, depuis la multiplication d'enlèvements par des hommes soupçonnés d'être liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique. Officiellement, le ministère de la Défense observe le silence-radio. «Nous avons des éléments qui font de la coopération au profit de ces pays», concédait jeudi le porte-parole du ministère, interrogé sur les effectifs français dans les pays du Sahel. Mais après le rapt le 8 janvier de deux jeunes Français au Niger, les forces spéciales avaient été en mesure de monter en quelques heures une opération éclair combinée avec l'armée nigérienne pour tenter de les libérer. L'opération, au cours de laquelle les deux otages avait été tués, avait été conduite par une trentaine d'hommes du COS, le commandement des opérations spéciales, à bord de quatre hélicoptères de combat. Avec le soutien d'un avion de surveillance Bréguet Atlantique 2 équipé de moyens d'écoute et de vision nocturne pour traquer les ravisseurs. En juillet 2010, une opération militaire conjointe avec l'armée mauritanienne s'était déjà traduite par la mort d'un otage, Michel Germaneau, et l'option militaire est toujours le dernier recours. «Chaque fois qu'il y a des otages, la France fait le maximum pour tenter d'obtenir leur libération, en privilégiant la voie diplomatique», souligne-t-on de source militaire. Et elle s'en donne les moyens. Les hommes de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), les services secrets, prépositionnés dans la région, agissent en totale confidentialité. Et les émissaires, les contacts locaux sont aussi mobilisés. Les accords bilatéraux avec le Mali, la Mauritanie, le Niger ou le Burkina Faso permettent à la France de disposer de facilités pour intervenir rapidement dans la zone où opèrent les groupes liés à Aqmi. Malgré la réduction de ses effectifs en Afrique, la France disposent également de deux bases solides dans la région, avec 950 hommes stationnés en permanence à N'Djamena, près de la frontière avec le Niger, et de 300 hommes à Dakar. Au lendemain du rapt de deux Français à Hombori, trois Européens ont été enlevés et un autre étranger tué vendredi en plein coeur de Tombouctou, également dans le nord du Mali.