Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a accusé samedi la Ligue arabe de chercher à «internationaliser» la crise en Syrie, où le régime réprime dans le sang une révolte populaire depuis plus de huit mois. Il s'agit de la première réaction officielle syrienne à la décision de la Ligue arabe jeudi d'appeler l'ONU à soutenir ses efforts pour un règlement en Syrie et de lancer un ultimatum au régime syrien qui a expiré vendredi d'accepter l'envoi d'observateurs ou de s'exposer à des sanctions économiques. «Ce que l'on comprend de la dernière décision de la Ligue arabe est un feu vert tacite à une internationalisation de la situation en Syrie et une ingérence dans ses affaires intérieures», écrit M. Mouallem dans un courrier au chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, publié par l'agence officielle Sana. «La clause demandant au secrétaire général de l'ONU de prendre des mesures (...) en appelle à une intervention étrangère (en Syrie) plutôt qu'à éviter celle-ci», ajoute-t-il. M. Mouallem y souligne des «contradictions» dans la décision de la Ligue arabe qui «d'une part parle du respect de la souveraineté de la Syrie à qui l'on veut éviter des interventions étrangères et de l'autre fait appel au secrétaire général de l'ONU». Il reproche en outre à la clause prévoyant l'envoi d'observateurs arabes pour garantir la fin des violences de ne pas mentionner «expressément une coordination entre l'équipe des observateurs et la partie syrienne» sur le terrain. «Il est impossible que l'équipe puisse mener à bien sa mission sans coordination avec les autorités syriennes», insiste-t-il. Le ministre syrien affirme également que plusieurs courriers envoyés par la Syrie à la Ligue arabe pour réclamer des «éclaircissements» à des décisions prises depuis début novembre sont restées «sans réponse». Il se dit enfin «confiant que l'ensemble des pays arabes sont opposés à une intervention étrangère dans les affaires des pays arabes et pour cela, nous espérons que la Ligue arabe fera une annonce qui confirmerait cette position». Les ministres arabes des Finances et de l'Economie étaient réunis samedi soir au Caire pour discuter de la mise en place de sanctions économiques contren la Syrie, devant le refus du gouvernement de mettre fin à la répression sanglante des manifestations hostiles au régime du président Bachar al-Assad.