Beau travail! Au Centre algérien de contrôle de qualité et de l'emballage (Cacqe) on ne chôme pas. Selon un bilan, publié hier par l'APS, les 19 laboratoires répartis à travers le pays et relevant du centre, ont analysé près de 5500 échantillons de produits alimentaires (lait et dérivés (?), eaux et boissons, conserves, produits carnés, oeufs et leurs dérivés (?), sucreries (?), fruits secs, cafés, céréales et dérivés et même le vinaigre) durant le premier semestre de cette année. Comment savoir si c'est trop ou pas assez? Il semble que c'est un chiffre qui démontre que ces labos ont tourné à plein régime sinon le Cacqe n'aurait rien publié du tout, vous vous en doutez bien. Admettons! Et pour les résultats, qu'en est-il? 21% de ces échantillons se sont avérés non conformes par les analyses microbiologiques tandis que les analyses physico-chimiques ont découvert la non-conformité de 19% de ces échantillons. On ne sait pas si ces 19% concernent d'autres échantillons ou s'ils font partie des 21% ayant subi les analyses microbiologiques. Si c'est une double non-conformité qui frappe ces 19% ou si c'est en définitive un total de 40% des échantillons analysés qui se sont avérés non conformes. On penche toujours vers la deuxième hypothèse pour les mêmes raisons évoquées plus haut qui décident de rendre public ou non un bilan. Tenez! Le Cacqe en profite pour nous dire qu'il a en projet 20 autres laboratoires (ce qui donne un chiffre méritoire de 39 laboratoires), avec des taux d'avancement remarquables pour certains qui vont jusqu'à 95%, et même un projet de laboratoire national d'essai des produits industriels dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah et dont l'état d'avancement des travaux est à 60%. Fin du bilan publié par le Cacqe. Ces responsables nous «plaquent au visage» ce qu'ils croient être une preuve qu'ils travaillent bien. C'est, de leur point de vue, largement suffisant. Il est clair que l'avis de l'opinion publique, même s'ils sont passés par un média, leur importe peu car ils n'apportent aucune information aux consommateurs que nous sommes. C'est quoi une analyse microbiologique? Quelle différence avec la physico-chimique? C'est toxique ou pas? C'est quoi les dérivés de l'oeuf? Du lait? Des céréales? Que comprend ce terme générique de sucreries? Ils n'ont certainement pas le temps de s'attarder sur ces détails tant ils sont pris par les «analyses». Quand on vous dit que le citoyen est le dernier de leurs soucis! Sinon, ils nous auraient dit la suite qu'ils ont donné aux échantillons qu'ils ont découverts non-conformes. Rien, pas un mot. Transmis aux autorités pour des sanctions administratives, judiciaires? Rien. Ainsi jeté sur la place publique, un tel bilan angoisse plus les consommateurs qui apprennent que des produits en vente sont non conformes mais à qui personne ne dit s'ils ont été, au moins, retirés de la circulation. De cette angoisse qui s'installe dès qu'on doit s'approvisionner de ce type de produits dans le commerce. Non, ils ne publient pas leur bilan à l'intention du consommateur. Mais alors à qui, direz-vous? Bonne question! En fait - et c'est rentré dans les moeurs des gestionnaires du secteur public - quand ces responsables veulent se faire remarquer par leur hiérarchie, c'est souvent par le biais des médias. Cela leur donne l'air de ne pas l'avoir fait sciemment. L'air seulement, car le message, lui, est bien là: «Vous voyez, nous on travaille!». Dans l'espoir inavoué d'être sinon gratifiés, du moins maintenus aux postes. C'est une «culture» qui ne date pas d'aujourd'hui malheureusement. En général, quand des responsables publient ce type de bilan, c'est qu'ils ont de bonnes raisons. La plus courante étant celle d'un mouvement du personnel en vue. Beau travail du Cacqe, en effet!