Les produits d'épicerie viennent en tête des produits jugés non conformes aux normes de qualité, selon les résultats des analyses effectuées par les laboratoires du Centre algérien du contrôle de la qualité et de l'emballage (CACQE), au cours de l'année 2008. L'activité de cet organisme a été, selon son directeur, M. Abad Djamel, cité par l'APS, orientée au cours de cette année, principalement, vers l'analyse d'échantillons prélevés dans le cadre de la répression des fraudes. L'analyse des chiffres communiqués par le CACQE, place en effet les produits d'épicerie en pole position des produits déclarés non conformes, avec des proportions de l'ordre de 39,60 % des analyses microbiologiques et de 43 % des analyses physico-chimiques. Ainsi, et s'agissant des résultats d'analyses microbiologiques, elles ont révélé que sur 5.033 échantillons prélevés, 1.556 sont déclarés non conformes aux normes de qualité, soit un taux de 31 %. Les produits d'épicerie représentent une proportion de l'ordre de 39,60 % des produits non conformes, suivis des viandes et dérivés, les eaux et boissons, les laits et produits laitiers, les produits céréaliers, les fruits secs et enfin les conserves. La présence de taux excessifs de micro-organismes dans ces produits «peut être due essentiellement à la négligence et le non-respect des règles d'hygiène, la mauvaise conservation des viandes, la rupture de la chaîne de froid et l'utilisation anarchique ou abusive d'additifs ou de colorants», a commenté M. Abad. Cette situation est engendrée également par «l'utilisation de matières premières de mauvaise qualité, l'utilisation d'un emballage issu d'un mauvais lavage des bouteilles, et les mauvaises conditions de stockage de la matière première», a-t-il détaillé. De leur côté, les analyses physico-chimiques ont touché 7.675 échantillons, dont 2.419 échantillons sont déclarés non conformes, soit 32 % du total. Le taux de non conformité le plus élevé, révélé par les analyses physico-chimiques, concerne les produits d'entretien avec un taux de 44,97 % par rapport au nombre d'échantillons prélevés, les produits d'épicerie viennent en seconde position, suivis des viandes et dérivés, les conserves, les laits et produits laitiers, les eaux et boissons et les produits céréaliers avec 18,35 %. Quant aux principales infractions relevées, il est à noter, à titre d'exemple, la non conformité des produits analysés en physico-chimie comme le vinaigre. Sur les 463 échantillons de vinaigre analysés, 353 se sont révélés non conformes, soit plus de 76 %. Il s'agit, en l'occurrence, de mauvaise préparation du produit (diminution de l'acidité, préparation artificielle à partir de l'acide acétique pur, dilution de vinaigre artificiel au lieu de la double fermentation). Pour le sel iodé, sur les 449 échantillons analysés, 274 sont non conformes (49,9 %). Cela est dû au non-respect de l'incorporation de l'iode, à l'instabilité de l'iode dans le sel à cause d'une forte humidité ou à la présence d'impuretés, explique-t-on de même source. En 2008, les laboratoires les plus sollicités étaient ceux d'Oran, qui a réalisé un total de 2.168 analyses, de Constantine (1.838 analyses), d'Alger (1.784) et de Sétif (1.747). Une faible activité analytique a été enregistrée notamment dans les laboratoires du sud du pays, tels que ceux d'Illizi avec 42 échantillons et de Tamanrasset avec seulement 13 échantillons analysés, à cause notamment de travaux d'aménagement dans certains d'entre eux, selon le CAQCE.