Les périodes d'accalmie observées par les cinq GIA encore opérationnels peuvent prendre fin par des attentats inattendus et inquiétants. Bonne saison, mauvaise saison, le terrorisme garde encore, en Algérie, toutes ses articulations meurtrières. Occulté par le grand coup médiatique réussi par le groupe de Abderezak le Para, qui, a retenu en otages trente-deux touristes européens dans le Sud algérien, et dans le Mali, puis relégué au rang de «moindre mal» par les maladies moyenâgeuses qui ont refait surface dès le début de l'été dans les grandes villes du littoral algérien, le terrorisme a quand même «assuré sa survie» en réussissant jour après jour à faire parler de lui par la lame du couteau ou par les balles de l'arme automatique. Rien que pour le début de cette semaine, il y eut au moins quatre attentats liés à des violences terroristes. A Sidi Ali Bounab, un militaire a été tué et huit autres blessés dans un attentat perpétré par un Gspc local qui a posé une bombe artisanale sur l'itinéraire d'un camion des forces de l'ANP. A Tébessa, un sexagénaire membre du GLD de Aïn Dheb, a été la cible d'un Gspc local, qui l'a tué dans son domicile même. A Bordj El Bahri, dans la périphérie Est d'Alger, un policier a été grièvement blessé par un groupe armé, vraisemblablement un Gspc local qui a tiré plusieurs coups de feu sur lui en faction avant de prendre la fuite à bord d'un véhicule de marque Peugeot 206. Cet attentat, commis aux portes d'Alger, pose d'ores et déjà problème, et il faut s'attendre à voir Alger vivre d'autres attentats malgré le maillage sécuritaire et policier exceptionnel dont la capitale bénéficie. Depuis le début du mois d'août, les attentats terroristes ont émaillé le quotidien de l'Algérie et étaient surtout le fait du Gspc dont les attaques ciblées deviennent de plus en plus inquiétantes. Les autres organisations armées, le Gspd, le GIA, le GSC et le Ghds, ont été très effacées, observant un calme inquiétant car on ne sait pas quand la mécanique se remettra à fonctionner. Le début du mois d'août a commencé pour le Gspc à Skikda: un chef des GLD locaux et sa femme y ont été assassinés. Quelques jours après, un garde communal est tué à Bouira et deux de ses compagnons blessés. Le 10 août, le Ghds, le GIA le plus important de l'Ouest algérien, a perpetré un attentat à Remka dans la région de Relizane : deux militaires y ont tués et huit autres blessés. Le 14 août, deux citoyens sont tués dans la région périphérique de Cherchora, à Skikda, A Jijel, Tizi Ouzou, Bouira, Batna et Tébessa, le Gspc fait des incursions épisodiques et cible GLD, militaires, policiers et citoyens «suspects». Un terrorisme inquiétant, déroutant et qui échappe à toutes les lectures, voilà la menace qui se pose encore en Algérie en termes d'urgence et qui continue à ce jour à faire échec à toutes les tentatives de l'éradiquer.