Le Parti de la Justice et du Développement marocain (PJD, islamiste modéré) penche vers la formation d'un gouvernement de coalition avec les partis de la Koutla démocratique, a indiqué le secrétaire général du PJD, M. Abdelilah Benkirane nommé la semaine dernière chef de gouvernement par le roi du Maroc après sa victoire aux législatives. «Le PJD (107 sièges sur 365), penche vers la formation d'un gouvernement de coalition avec les trois partis de la Koutla (Istiqlal, USFP et PPS, 117 sièges) avec lesquels il a engagé des concertations» dans cette optique, a indiqué, M. Benkirane à la télévision marocaine précisant qu'il incombait, cependant, aux instances décisionnelles de ces formations politiques de prendre l'ultime décision. M. Benkirane avait, clairement souligné dimanche dernier, à l'annonce des résultats définitifs confirmant la victoire de son parti, que le PJD avait des «affinités» avec les partis de la Koutla. La Koutla regroupe trois formations nationalistes et de gauche à savoir, l'Union socialiste des forces populaires (USFP, 39 sièges), le Parti Istiqlal (PI, parti de l'indépendance du chef de gouvernement sortant Abbas El-Fassi, 60 sièges) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS, 18 sièges). Une alliance entre le PJD et ces trois partis constituerait, en effet, une très large majorité à la chambre des représentants (chambre basse) qui dépasserait 51% (majorité absolue) à savoir 224 sièges sur 395. De plus, depuis l'annonce par le Parti Authenticité et Modernité (PAM, 47 sièges) et de son allié du Rassemblement national des indépendants (RNI, 52 sièges) de leur «positionnement dans les rangs de l'opposition», les analystes estiment que le PJD n'a pas d'autre choix que s'allier avec les partis de la Koutla pour former le prochain cabinet. Si l'Istiqlal a affiché sa disposition à rejoindre le prochain exécutif, il a néanmoins conditionné sa participation par celle de ses alliés pour qui la question n'a pas encore été tranchée par les directions de ces partis. «Nous attendons qu'il (Benkirane) nous fasse des propositions et on tranchera par la suite», avait souligné à la presse Mohamed El Yazghi, membre du bureau politique de l'USFP. De son coté, le PPS a estimé après l'appel de Benkirane que le parti attendait la réunion de son comité central pour se prononcer sur la question de rejoindre où pas le prochain cabinet.