Le gouvernement syrien a pris des mesures contre la Turquie, un de ses principaux partenaires économiques, en rétorsion aux sanctions économiques prises par Ankara, ont rapporté lundi les médias syriens. «En tenant compte de l'intérêt national et à titre de réciprocité, le gouvernement syrien a décidé de prendre une série de mesures» contre la Turquie, écrit le quotidien du parti au pouvoir, Al-Baas. Les autorités syriennes, qui avaient déjà annoncé jeudi la suspension de l'accord de libre-échange conclu avec la Turquie en 2004, ont décidé une hausse de 30% des taxes à l'importation des produits turcs. Elles ont également décidé d'imposer des «charges sur le fioul et le passage des véhicules turcs». Un économiste syrien cité par l'agence officielle Sana a estimé que la Turquie était «le plus grand perdant». Le ministre syrien de l'Economie Mohammad Nidal al-Chaar a prévenu que «les importations en provenance de la Turquie allaient énormément baisser à cause de la suspension de l'accord de libre-échange». La Turquie, l'un des principaux partenaires économiques de la Syrie, a emboîté mercredi le pas à la Ligue Arabe et annoncé une série de sanctions économiques contre le régime syrien, dont un gel des transactions commerciales et des transactions entre les banques centrales turque et syrienne. En décembre 2004, Damas et Ankara avaient signé, après plusieurs années de négociations, un accord de libre-échange à l'occasion d'une visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Damas, scellant ainsi le rapprochement des deux voisins longtemps en délicatesse. Il avait été suivi en septembre 2009 par un accord instituant un «conseil de coopération stratégique de haut niveau» en vue d'une intégration économique, alors que les deux pays avaient ouvert leurs frontières en supprimant les visas. Depuis mars, le régime du président Bachar al-Assad est secoué par une révolte populaire sans précédent qu'il réprime dans le sang. Les violences ont fait plus de 4.000 morts, selon l'ONU.