Le virus mutant qui en est responsable n'a toujours pas été isolé par l'institut Pasteur Le virus responsable de la conjonctivite qui sévit encore dans l'Algérois et à un degré moindre dans les autres wilayas serait un rétrovirus mutant répondant, probablement, au Coxscaqie A24. Il s'isole difficilement et l'institut Pasteur d'Alger n'aurait pas encore percé ses secrets. Mutant, il aurait une évolution comparable à celle du virus du Sras, d'où la difficulté de son isolement. Néanmoins les responsables de la prévention au ministère de la Santé rassure que la flambée épidémique de la conjonctivite connaît finalement une chute remarquable; de 218.300 cas entre le 1er et le 5 septembre, dont 15.000 cas rien qu'à Alger entre le 1er et le 18 septembre, voilà que le nombre de malades baisse sensiblement pour passer de 2300 cas (chiffre arrêté le 30 août) à moins de 4000 cas, ce 5 septembre. Est-ce la fin de l'épidémie? Prudence, tempèrent les spécialistes de la prévention et les épidémiologistes du département d'Aberkane: reste l'écueil de la rentrée scolaire et universitaire, lequel, si la courbe d'évolution de l'épidémie ne se stabilise pas définitivement, risque de réserver bien des surprises. A l'instar de celle qu'a connue la Corée du fait du même type de pandémie puisque ce pays aurait enregistré en 2002 plus de 600.000 cas, rien qu'en milieu scolaire. C'est pourquoi les autorités sanitaires s'attèlent d'ores et déjà et à défaut de pouvoir reculer de quelques jours, voire de quelques semaines la fatidique rentrée des classes, à mettre le paquet en matière de prévention et de sensibilisation en prolongation de ce qui a déjà été entamé dès le début de ce mois d'août qui a vu cette conjonctivite saisonnière prendre un caractère endémique puisque d'autres wilayas du pays ont également été touchées dès le 19 août à l'instar de Blida, Oran, Mostaganem, Ain Defla, où l'on a enregistré dans certains cas une incidence de 700 cas pour 100.000 habitants. Quoique des cas aient été notifiés, ce 26 août, à travers 32 wilayas. Ainsi et pour éviter que l'épidémie regrimpe à la faveur des futurs regroupements scolaires et universitaires, les responsables de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière préfèrent prendre les devants notamment en prenant la mesure du risque qu'encourent les crèches, les écoles et les campus universitaires à l'orée de cette rentrée scolaire. Le professeur Smid, responsable de la prévention en milieu scolaire, cite à ce propos l'initiative d'avoir alerté l'ensemble des départements ministériels en vue de les sensibiliser sur un certain nombre de précautions à prendre en vue d'éviter l'éclosion de foyers majeurs d'infection d'autant qu'il s'agit de préserver la santé de pas moins de 42.000 élèves scolarisés. Le même raisonnement s'applique pour d'autres milieux fermés notamment le milieu carcéral. Tout un arsenal est mis à profit pour juguler les éventuels risques encourus : citons à titre d'exemple les affiches d'information et d'explication des mécanismes de transmission de la maladie qui sont désormais disponibles au niveau de toutes les directions de la santé, la confection d'un dépliant en centaines de milliers d'exemplaires ou le fait de consigner le personnel soignant et médecins de santé scolaire (2000 médecins). Entre autres précautions, l'on instruit les responsables d'établissements scolaires pour faire en sorte que chaque élève atteint fasse l'objet d'une mise en quarantaine systématique et d'une éviction scolaire de sept jours après le début du traitement. Bien entendu l'on n'a de cesse de rappeler les autres mesures d'hygiène générales toujours valables en pareil cas et à même de prévenir d'autres calamités comme les maladies à transmission hydrique qui viendraient se greffer à un «tableau clinique» déjà alarmant. Cet automne il s'agira également, assurent les responsables de la santé scolaire, du renforcement du programme de vaccination contre la diphtérie, la poliomyélite, la rougeole... Aux fins de garantir l'hygiène en milieu scolaire même les bureaux d'hygiène communaux sont mis à contribution, ils ont pour rôle de garantir la salubrité dans les institutions scolaires. Cet été les centres de santé ont distribué quelque 170.000 flacons de collyre et 128.000 tubes de pommade, gratuitement; ce qui représente l'équivalent de 20 millions de DA (2 millions de centimes) nonobstant les efforts qui viendront sûrement à bout de la conjonctivite, Rappelons que le trachome, déjà disparu dans les pays industrialisés grâce à la seule hygiène et bien avant l'avènement des antibiotiques, sévit encore dans notre pays, au Sud, où un enfant scolarisé sur cinq en est atteint. D'où cet appel pressant des plus éminents spécialistes en santé publique que les cours d'instruction civique soient orientés vers l'hygiène....