Trop fort ce Barça! L'ogre catalan a, une fois de plus, prouvé qu'il était le maître à bord à la Liga. Le FC Barcelone a relancé le suspense en tête de la Liga, samedi à Santiago-Bernabeu, en l'emportant (3-1) contre le Real Madrid, après avoir pourtant été mené au score, lors de la 16e journée du Championnat d'Espagne. Après cette victoire, les Blaugrana reviennent à hauteur du Real Madrid (37 points) mais les Catalans comptent un match de plus. Les Barcelonais, après être complètement passés à côté de leur première période, ont ensuite appuyé sur l'accélérateur, se montrant beaucoup plus réalistes que les Merengue, dont l'intensité aura baissé après la mi-temps. Les affaires ne pouvaient même pas mieux commencer pour les Madrilènes qui ouvraient le score à la 24e seconde de jeu. Le coup d'envoi avait en effet à peine été donné que Valdes, visiblement fébrile, manquait complètement son dégagement et offrait le ballon à Di Maria. L'Argentin mettait Özil en position de frappe et, par un jeu de ricochet, le ballon arrivait jusqu'à Benzema qui ne se faisait pas prier: le Français logeait le ballon sous la barre de Valdes (1-0) et inscrivait le but le plus rapide de l'histoire du «clasico». Les Barcelonais allaient mettre un moment à récupérer de cette douche froide. Messi essayait bien de rattraper immédiatement l'erreur de son gardien en profitant d'une glissade de Sergio Ramos mais il trouvait sur son chemin un Casillas très rassurant (6). La stratégie des Merengue semblait alors payer: les Barcelonais, pris à la gorge, étaient incapables de tenir le ballon et les vingt premières minutes étaient entièrement madrilènes. A la 24e minute, les Blancs étaient même tout près de faire le break: Marcelo, déboulant plein axe, servait un Benzema décidément très inspiré, qui remettait au centre pour Ronaldo, libre de tout marquage. Mais le Portugais dévissait sa frappe (24). Si les Catalans, réduits jusque-là à un spectacle bien pauvre, restaient alors dans le match, ils le devaient au génie de Messi et à l'habileté d'Alexis Sanchez. A la demi-heure de jeu, la «Pulga» échappait au marquage de Lassana Diarra et glissait un ballon en or à l'attaquant chilien. Ce dernier, d'une frappe à ras de terre du droit, trompait Casillas et égalisait (1-1). Après la pause, l'étreinte des Madrilènes, tellement impitoyable en première période, se relâchait et le ballon commençait enfin à circuler au milieu entre Iniesta, Messi et Xavi. Et la réussite faisait le reste: à la 53e minute, Xavi tentait sa chance en reprise de volée sur un ballon mal dégagé par la défense madrilène. Sa frappe, déviée par Marcelo, prenait Casillas à contre-pied (2-1). S'ajoutait à cela le manque d'efficacité des Merengue en attaque: à la 64e minute, Ronaldo expédiait à côté des buts un ballon déposé sur sa tête par Xabi Alonso. Ironie du sort, les Catalans allaient alors tuer le match sur un exercice dont les Merengue ont normalement l'apanage: le contre. Lancé par Messi, Dani Alves débordait côté droit et délivrait un centre au cordeau pour Fabregas qui, d'une tête plongeante, assurait le 3-1 aux Blaugrana. Ecoeurés par le réalisme extrême des Blaugrana, les Merengue jouaient alors leur va-tout et Higuain venait prêter main forte à Benzema en attaque. Mais les Blancs se montraient à nouveau imprécis dans le dernier geste: Benzema envoyait un centre-tir à ras de terre au second poteau sur lequel son compère était trop court (76). Depuis les tribunes du stade Bernabeu, les supporteurs catalans chantaient alors: «Esto es futbol» (ça, c'est du football). Samedi, les Madrilènes ont payé cher pour apprendre que dominer n'est pas gagner.