La situation qui prévaut actuellement en Afrique du Nord, notamment dans la région du Sahel, continue de susciter l'intérêt des institutions sécuritaires, au niveau local et international. Accentué par la crise en Libye, un retour avéré de l'activité subversive et les opérations des rapts contre les ressortissants européens, le contexte est inquiétant. C'est dans ce cadre que s'inscrit la visite du président de la commission de l'Union Africaine à Alger, Jean Ping. Arrivé dimanche soir à Alger en compagnie de Ramtane Lamamra, Commissaire de l'UA à la Paix et la sécurité, l'hôte d'Alger a été reçu par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Il déclare que «compte tenu de la situation prévalant actuellement dans le continent en général et en Afrique du Nord en particulier, il est bien de consulter l'Algérie et voir comment nous allons gérer la situation dans toute la sous-région». C'est dire que l'Algérie demeure un tournant dans toutes les prises d'initiatives quand il s'agit de la sécurité en Afrique d'une manière générale mais surtout quand il s'agit de traiter un dossier aussi lourd que celui de la sécurité dans la région et la sous-région. Face aux nouvelles donnes et aux nouveaux défis qui s'imposent, Jean Ping ne manquera pas de souligner: «Je suis accompagné de M.Lamamra pour rencontrer les autorités algériennes afin d'échanger des points de vue et de voir, avec nos chefs d'Etat, comment nous allons gérer cette nouvelle situation.» Reçu souvent par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, Jean Ping a maintes fois séjourné en Algérie comme il a lui-même tenu à le préciser, avant d'ajouter: «Du fait des évènements en Libye, nous avons encore à examiner avec les autorités algériennes, les inquiétudes qui se manifestent au Tchad, au Mali, au Niger et même en Mauritanie.» En ce qui concerne ce dernier pays il y a lieu de rappeler l'importante visite du président mauritanien, à l'invitation du président de la République. Loin d'être considérée comme une simple visite du bon voisinage, le déplacement du chef de l'Etat de la République islamique de Mauritanie, entre dans le cadre de la sécurité territoriale de chaque pays, la lutte antiterroriste et la prolifération des armes en provenance de Libye. La Mauritanie fait également face comme en Tunisie et au Maroc, à une montée de l'islamisme, mais c'est surtout à la montée d'un courant salafiste, que connaît la Mauritanie, relativement bien installé. Un pays qui a aussi, un dossier lourd à gérer lié à la ségrégation raciale entre Mauritaniens d'origine et ceux d'origine africaine. La capitale mauritanienne, avait abrité, dimanche, dans le cadre de la lutte antiterroriste et la coopération entre les pays du champ, une rencontre qui a réuni le ministre délégué à la Défense Guenaïzia et ses homologues, des pays membres de l'Initiative 5+5. Cette réunion a été l'occasion de valider les résultats des activités relatives à l'exécution du plan d'action de l'année en cours ainsi que l'approbation du plan d'exécution pour l'année prochaine qui a été confiée au Maroc.