Le grand metteur en scène, sociologue et ethnologue français, revenu tout droit d'Angola où il a donné son spectacle, affirme que le théâtre est une merveille de construction des relations humaines. Sociologue, acteur et metteur en scène, auteur de dizaines de pièces de théâtre, fondateur du Naïf Théâtre en 1972, Richard Demarcy, l'auteur des «Mimosas d'Algérie», qui prend prétexte d'un drame réel survenu dans le pays en 1957, la condamnation et l'exécution de Fernand Yveton, un ouvrier communiste français solidaire de la Révolution algérienne, a été l'invité du café littéraire de Béjaïa le vendredi dernier au Théâtre régional Malek-Bouguermouh. «Si les sciences humaines sont déterminantes... le théâtre est un fédérateur des arts», a déclaré d'emblée le conférencier après une brève présentation du dramaturge par le modérateur du Café littéraire. Le grand metteur en scène, sociologue et ethnologue français, Richard Demarcy, revenu tout droit d'Angola où il a donné son spectacle, affirme que le théâtre est une merveille de construction des relations humaines, l'endroit où la science et tout art se mélangent pour faire de la culture l'âme de la démocratie. Invité du Café littéraire de Béjaïa, vendredi dernier, Richard Demarcy a su plonger en l'espace d'un après-midi le public du café littéraire dans son univers composé de beauté, de solidarité et du dialogue entre les créateurs et les artistes du monde entier, qui, selon ses dires, constitue le véritable art. A 70 ans, il demeure toujours un grand rêveur, clairvoyant, plein d'espoir et surtout animé d'une volonté incomparable. Celui, qui a réécrit Shakespeare, dont un certain songe, une nuit d'été entre autres, en le simplifiant et en l'attendrissant avec son mélange de force comique et poétique a exposé sa façon d'agir, de travailler dans le domaine théâtral en prenant à chaque fois comme repère trois questions fondamentales, à savoir: quel Théâtre? Pour qui? Et avec qui? Il s'est livré, de façon très libre et à coeur joie au jeu des «questions-réponses» du public du Café littéraire. A la question de savoir s'il croit à la révolution permanente, le conférencier rétorque: «En enlevant le R», car je crois plutôt à l'évolution permanente, même si la révolution doit intervenir à chaque fois dans l'évolution pour apporter son grain de sel. «Je suis un homme engagé. J'ai toujours défendu mes principes et mes idées. Nous avons un outil magnifique pour nous exprimer, le théâtre mêlé à la musique et à la danse. Des corps et des paroles», avait-il répondu à une autre question sur le rôle que doit jouer le théâtre actuellement avant de compléter: «J'aime adapter des contes, des légendes et d'autres oeuvres sur scène. J'estime que c'est un patrimoine de l'imaginaire, de l'humanité. Ce sont des matériaux en transformations où l'on peut introduire d'autres formes d'arts comme la musique, le chant, la danse. C'est formidable. En somme, j'essaye par tous les moyens de m'éloigner de l'économie dans mes oeuvres, car pour moi, elle est l'ennemi de l'homme.»