La famille révolutionnaire de la ville des Hammadites a perdu en l'espace d'une semaine cinq de ses membres Coup dur pour la famille révolutionnaire de la wilaya de Béjaïa. En l'espace d'une semaine, elle perd cinq de ses valeureux fils. Cinq principaux membres de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec) à Béjaïa sont décédés. Après Rachid Allilat, décédé des suites d'une maladie la semaine dernière, Smaïl Ali-Aouchiche, Mohand-Tahar Moualfi et Abderrahmane Aït Slimane, respectivement SG de l'ONM à Béjaïa, membre de l'ONM à Tifra et membre de l'Onec à Akbou, ont trouvé la mort dans un tragique accident de circulation survenu mardi aux environs de 9h30, au sens unique d'El-Kseur alors qu'ils se dirigeaient au chef-lieu de wilaya pour assister à l'enterrement de Si Mouloud Ouardani, l'une des figures historiques de la Révolution, lequel avait rendu l'âme la veille après un dernier combat mené contre la maladie qui le rongeait depuis quelques mois. Hier, de nombreux compagnons de la guerre, de responsables du Front de libération nationale et du gouvernement ont pris part à l'enterrement des victimes dans une ambiance empreinte d'émotion. Les communees de Chellata et de Tifra ont vu des milliers de citoyens venir des quatre coins du pays pour un ultime adieu. Cinq anciens moudjahidine disparaissent en une semaine. Et ce ne sont pas des moindres. Smaïl Ali-Aouchiche continuait encore à sensibiliser les jeunes contre les gens qui veulent ternir l'image de la Révolution dans un enregistrement radiophonique effectué lors de la célébration de l'anniversaire du 11 Décembre, les interpellant à reprendre le flambeau de leurs aînés. Smaïl Ali-Aouchiche avait rejoint les rangs de la révolution dès son jeune âge. De retour de Tunis au lendemain de l'Indépendance, il intègre l'ALN jusqu'à sa retraite. Il présidera aux destinées de la commune d'Akbou durant cinq années. Puis, il s'occupera de l'organisation des moudjahidine à côté d'autres compagnons de la Révolution. Il occupait la fonction de secrétaire général de l'ONM avant sa disparition. Il succédait il y a quelques années à Si Mouloud Ouardani. Mohand Tahar Moualfi, l'autre figure de la Révolution, était un activiste au sein du comité du secteur autonome de Sidi Aïch. Il fut avec d'autres compagnons, chargé par le colonel Amirouche de reprendre en main la situation du secteur d'Aït Ouaghlis et la ville de Sidi Aïch. Mohand Tahar Moualfi et ses compagnons d'armes ont très rapidement repris en main la région d'Ath Mansour et d'Ath Ouaghlis, portant des coups durs à l'occupant français. Mohand Tahar Moualfi est devenu après l'indépendance du pays un commerçant au chef-lieu de la commune de Tifra. Installé près de la station thermale, il était estimé de tous les visiteurs. Il poursuivra son militantisme dans les rangs du FLN, dont il imprègnera même ses enfants. Sa fille Samia, avocate de formation, sera même députée, durant les années 2000. Si Rachid Allilat et Mouloud Ouardani ont été emportés par des maladies, ce n'est pas le cas des trois autres moudjahidine enterrés hier. Ces derniers avaient perdu la vie dans un goulot de la mort. Le sens unique d'El-Kseur n'en est pas à ses premières victimes. Un véritable enfer qui ne laisse aucune chance aux usagers. Depuis toujours, ce tronçon de route a constitué un véritable danger. L'absence d'entretien des arbres qui le bordent oblige les camions de grand tonnage à serrer à gauche et toute tentative de dépassement s'avère alors un risque mortel. C'est justement ce qui est arrivé mardi dernier. Les services concernés vont certainement réagir pour l'entretien de cet axe routier. Mais n'est-il pas déjà trop tard? Il a fait trop de victimes. C'est le deuxième accident enregistré à Béjaïa en une semaine. Lundi dernier, un autre accident survenu à Tazeboudjt a engendré le décès de deux personnes, un automobiliste et son passager. Ce qui porte le nombre de tués sur les routes de Béjaïa à 50.