La lutte entre les partis de l'Alliance présidentielle passe par des attaques contre les ministres. Le RND se démarque des comportements qualifiés de condamnables qui proviennent de certains responsables au sein même des rouages de l'Etat. Parmi eux, il y a plusieurs ministres. C'est ce qu'a fait savoir hier Seddik Chihab, membre du bureau politique du RND et vice-président de l'APN lors de la session du conseil de wilaya d'Alger du même parti. Il n'a toutefois pas donné de noms ni d'autres précisions pour nous mettre sur la piste de ces ministres. Mais il n'est pas exclu que ses piques soient adressées à des ministres du FLN et du MSP. Les trois partis ne se privent pas de se tirer dans les pattes depuis plusieurs mois, même s'ils sont membres de l'Alliance présidentielle. Selon le même orateur, ces comportements sont loin de contribuer à la résolution de la crise que traverse le pays. A en croire Seddik Chihab, «le comportement de certains ministres est révulsif». D'autres méfaits sont identifiés par lui. Il s'agit de la poursuite du désamour entre l'homme de la rue et la classe politique. Les conséquences seront désastreuses lors des prochaines échéances, ce qui ne manquera pas également de décrédibiliser le train des réformes vis-à-vis de la population. L'abstention est perçue de plus en plus comme un spectre qui pèsera lourdement lors des prochaines législatives. L'abstention «est un spectre grave», a indiqué Seddik Chihab. L'abstention inquiète non pas en raison du scrutin qui risque d'être invalidé mais du fait qu'elle mette en péril les réformes politiques engagées et qui seraient directement décrédibilisées. Un fort taux d'abstention déteindra négativement sur la crédibilité des élections. La participation en Tunisie, en Egypte et même au Maroc a atteint des taux record pour la première fois depuis un demi-siècle. Or, à un vrai problème on propose de fausses solutions. Le RND, qui se préfigure comme «un support et un apport de l'Etat», a demandé, hier, à ses militants d'Alger, par le biais de son membre du bureau politique, d'entamer une campagne de proximité pour inciter les gens à participer massivement au scrutin prochain. L'exercice risque d'être ardu ou infructueux sachant qu'il intervient à quelques mois des législatives. L'impact de la campagne est d'autant plus improbable que le même responsable a reconnu que les partis au pouvoir sont vus comme «des éléments repoussoirs par les électeurs», aux yeux desquels «les jeux sont faits d'avance» et que l'acte de voter n'influe en rien sur le cours des choses. La campagne de proximité envisagée par le parti de Ahmed Ouyahia pour atténuer l'abstentionnisme pourra bien déchanter. L'engouement impressionnant enregistré pour la première fois dans l'Histoire des Tunisiens concernant les urnes, pour ne citer que celles-là parce que les réformes répondent à leurs aspirations et qu'ils ont senti être des acteurs de premier ordre dans les élections libres et démocratiques qu'il a lui même exigées. Sur un autre plan, le RND qui veut se départir de l'étiquette de l'administration, a fait dire à son responsable qu'«il n'est ni un parti de l'administration ni surtout un parti qui reçoit des instructions de l'extérieur». Le RND qui voit en cela l'infiltration de «la main étrangère» estime que «le courant nationaliste», donc le RND, selon lui «est ciblé par les parrains du Printemps arabe». La formation du Premier ministre, qui s'est déjà prononcé contre la limitation des mandats présidentiels appelle pour la première fois à «l'invitation en masse de tous les observateurs étrangers pour la surveillance des législatives. Et, à ne pas se contenter seulement de ceux de la Ligue arabe et de l'Union africaine». Par ailleurs, le vice-président de la chambre basse, dira que les citoyens sont plutôt réceptifs à l'amélioration de leur quotidien et n'accordent pas d'importance aux projets macro-politiques et aux indices macroéconomiques».