Décidément, la guéguerre entre les partis de l'Alliance présidentielle est bien partie pour durer et l'approche des législatives ne fait qu'exacerber la concurrence entre le FLN, le RND et le MSP. L'enjeu pour chacun d'eux est de remporter cette élection pour se placer comme « première » force politique du pays. Pour cela, tous les moyens sont bons. Après les multiples sorties des responsables du FLN et ceux du MSP, c'était au tour du RND de balayer d'un revers de la main les arguments avancés par « ses partenaires » de l'Alliance. Pour le RND, les choses sont simples : il lui a suffi de rappeler qu'il a œuvré seul à « la sauvegarde de l'Etat algérien alors qu'il était menacé de disparition ». « Le RND est né en pleine crise et a réussi à faire sortir le pays de sa crise », a déclaré, jeudi dernier, Khalfa Mbarek, membre du bureau national du RND à l'occasion d'une conférence régionale consacrée au rôle de l'élu dans le développement local et à la réconciliation nationale. S'exprimant sur le RND et son rôle sur la scène politique en Algérie, Khalfa Mbarek a fait un détour pas tout à fait innocent. Pour lui, le RND, un parti créé le 16 avril 1997, était le seul à répondre présent à l'appel pour la sauvegarde de l'Etat. « Le RND est né dans un contexte caractérisé par des vides juridiques à tous les niveaux. A ce moment-là, aucun parti ni personnalité politique n'ont osé montré le nez pour tenter de résoudre la grave crise », a-t-il estimé, louant les résultats de la conférence nationale du 24 janvier 1994 qui avait désigné Liamine Zeroual comme chef de l'Etat. Selon l'orateur, la classe politique de l'époque, même ceux qui ont monopolisé l'histoire ou le religion, a failli à son devoir. « Tous ceux qui ont porté les différents masques qu'ils soient des partis politiques ou des personnalités n'ont pu présenter des solutions en mesure de sortir le pays de la crise. Le RND était l'alternative. Notre parti est dirigé par des hommes d'Etat », a-t-il lancé sous un tonnerre d'applaudissements de ses camardes élus du centre du pays qui ont peuplé la salle de conférence de l'hôtel Eriadh de Sidi Fredj d'Alger. Lui succédant à la tribune, Seddik Chihab, membre du bureau national du RND, a insisté sur l'importance de la réconciliation nationale, comme « une solution purement algérienne pour la résolution de la crise vécue par le pays ». Faisant une rétrospective des différentes étapes qu'a traversées auparavant l'Algérie, Seddik Chihab a affirmé que la réconciliation nationale est une « nécessité absolue et le seul moyen à même de rétablir la cohésion nationale ».