Des efforts pour des rapprochements des textes des dialectes particuliers de chaque région (targui, kabyle, chaoui, mozabite, zenita) sont signalés. La pièce Ized (le tissage) de l'association culturelle d'arts dramatiques de Tamanrasset a obtenu le Prix du meilleur spectacle de la 3e édition du Festival national de théâtre d'expression amazighe clôturé dimanche soir au théâtre régional de Batna. La pièce, servie par un décor et une scénographie exceptionnels, aborde les événements qui secouent le monde, aujourd'hui. Sa présentation avait reçu un accueil extrêmement chaleureux de la part du public batnéen. Le prix du jury est revenu au spectacle Tahouisset (Promenade) de l'association culturelle «Atelier» de la wilaya de Batna tandis que celui du meilleur texte a été décroché par Larbi Boulbina pour sa pièce Essaba interprétée par l'association Kasr Etthakafa de Batna. La comédienne Amel Wahiba Karfa s'est adjugée le Prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle de Halima dans la pièce Thidit (La vérité) du théâtre régional de Batna. Souha Lensari a été, quant à elle, désignée meilleur espoir féminin pour son rôle dans la pièce Tinjaline de la compagnie Atelier des arts dramatiques de Tamanrasset. Le Prix du meilleur acteur masculin a été décerné à Kamel Abidat pour son jeu jugé «remarquable» dans la pièce Thaoughith lemoumnine du théâtre régional de Tizi-Ouzou, tandis que le jeune Hicham Kerkah a décroché le Prix du meilleur espoir masculin pour le talent dont il a fait montre en interprétant le personnage de Farouk dans la pièce Achehal Gherthemtent du théâtre régional d'Oum El Bouaghi. Le Prix de la meilleure mise en scène est revenu à Ahmed Khoudi pour la pièce Em ouin yesterjoune rabbi du Théâtre national, alors que ceux de la meilleure scénographie et de la meilleure musique sont allés à Abdelghani Chentouf et Abdelaziz Youcefi, respectivement de la troupe du nouveau théâtre des Issers (Boumerdès) et du théâtre régional de Béjaïa. Des prix d'encouragement ont été remis à l'association Oasis de Ouargla, à l'association Thafia ithrath de Tizi Ouzou, à l'association Numidia d'Oran, à la troupe du centre culturel de Berriane (Ghardaïa), à la troupe Thala de Aïn Zaouïa (Tizi Ouzou) et à la coopérative théâtrale Mechahou Iferhounen de Tizi Ouzou. Le jury du festival a signalé une «nette évolution» du niveau artistique des spectacles de cette édition mais a regretté la «faible inspiration des valeurs esthétique et expressive du patrimoine» et la domination des textes adaptés et traduits. Des efforts pour des rapprochements des textes des dialectes particuliers de chaque région (targui, kabyle, chaoui, mozabite, zenita) ont été signalés dans la plupart des spectacles présentés aussi bien en compétition qu'en off. La cérémonie de clôture s'est déroulée devant une salle archicomble malgré le temps frais et pluvieux. Elle a été rehaussée par la présence de l'artiste syrienne Dalal Meqari spécialiste en scénographie et en «théâtre d'ombre» ainsi que du dramaturge palestinien Nadir El-Qana. Les participants à ce festival destiné à la promotion du patrimoine amazigh ont notamment recommandé la création d'une banque de données virtuelle sur les spectacles du festival. Cette manifestation culturelle, ouverte le 10 décembre, a été marquée par la participation de l'ensemble des théâtres régionaux ainsi que par des troupes amateurs ayant présenté au total 21 spectacles dont quatre en hors compétition. La cérémonie d'ouverture avait été marquée par la présentation du spectacle «Boughendja» et par un hommage à plusieurs dramaturges et comédiens ayant contribué à la promotion du théâtre amazigh.