Les anciens rebelles libyens qui ont combattu les forces de Mouammar Kadhafi ont réclamé lundi une plus grande représentation au Conseil national de transition (CNT), l'organe qui dirige le pays. Les «thowars» (révolutionnaires) demandent que le CNT soit composé à 40% d'ex-rebelles «parce qu'ils sont le symbole de cette révolution», a affirmé Fraj el-Soueihli, un commandant de Misrata, grande ville à l'est de Tripoli. M. el-Soueihli lisait le communiqué final d'une conférence de «l'Union des thowars de Libye», qui dit regrouper de 60 à 70% des ex-rebelles. Le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, avait demandé mercredi aux participants de cette conférence d'établir une liste sur la base de laquelle «sept, huit ou neuf» thowars seraient choisis pour faire leur entrée dans le Conseil. Le CNT, composé actuellement d'une cinquantaine de membres, doit être dissout après l'élection d'une assemblée constituante en juin, selon une déclaration constitutionnelle adoptée par le CNT. Selon M. el-Soueihli, les associations de la société civile et les conseils locaux devraient eux aussi bénéficier d'une représentation de 40%, les femmes de 10% et les 10% restants devraient revenir aux minorités amazigh, toubou et touareg. «Le Conseil n'est pas assez représentatif (...). La question est en discussion (avec les autorités) mais cela se fera», a assuré al-Bahloul Essid, l'un des organisateurs de la conférence, qui s'exprimait aux côtés de M. el-Soueihli. M. Essid a précisé qu'il ne s'agissait pas de dissoudre le CNT mais de l'élargir. Mais les anciens rebelles réclament aussi que plusieurs membres du CNT accusés d'être des «opportunistes» ou d'avoir collaboré avec l'ancien régime soient renvoyés, a indiqué Mohammed Khfayer, d'Al-Baida (est), également présent.