Avec l'introduction de ces nouvelles mesures, le fondamental sera graduellement effacé pour laisser place à un nouveau système plus moderne et mieux réfléchi. La rentrée scolaire de cette année sera caractérisée par l'introduction des premières mesures de la réforme qui, faut-il le dire, ont tardé à venir, suscitant ainsi des interrogations de la part de plusieurs acteurs notamment les parents d'élèves et les enseignants qui n'arrivaient toujours pas à expliquer le retard accusé dans leurs applications alors que la commission chargée de cette mission a été créée depuis 2000 et que son rapport était publié l'année d'après. Ces préoccupations clairement exprimées par les dits acteurs s'expliquent, en fait, par l'augmentation du taux de l'échec scolaire, la dégradation de la qualité de l'enseignement et la non-compatibilité du mode d'enseignement en l'occurrence les programmes avec les changements socio-économiques de la nouvelle ère. Ainsi le système éducatif est devenu au centre de tous les intérêts. Plusieurs mouvements de protestation ont vu le jour notamment de la part de la corporation enseignante qui n'a pas hésité à élever le ton jusqu'à opter pour des journées de grève entières afin de faire valoir ses revendications et tracer à cette occasion la situation de l'enseignement qui prévaut en Algérie. Cette année, la tutelle «semble» décidée à changer cette situation ou du moins l'améliorer en introduisant des réformes qui touchent en général tous les paliers à commencer d'abord par la mise en place de la première année du nouveau cycle d'enseignement moyen de 4 ans qui va remplacer l'actuel cycle de trois ans. On procédera également à l'introduction de l'anglais comme deuxième langue étrangère en 1ère année moyenne, ceci en attendant d'autres réformes qui prendront forme l'année prochaine telles les que l'introduction du français à partir de la deuxième année primaire. Ainsi le fondamental sera banni pour laisser place à un nouveau système plus moderne et mieux réfléchi. Pour accompagner convenablement cette nouvelle démarche, le ministère a formalisé des projets de décrets présidentiels portant création d'un centre national pédagogique et linguistique d'enseignement de tamazight qui se chargera de toutes les questions relatives à l'enseignement de cette langue, notamment en matière de graphie, lexicologie, grammaire, programmes ainsi que moyens pédagogiques. Les autres projets stipulent, également, la création d'un conseil national de l'éducation et de la formation, un observatoire national de l'éducation et de la formation qui auront pour mission d'évaluer les performances et les faiblesses du système éducatif ainsi qu'un centre national d'intégration des innovations pédagogiques et de développement des technologies de l'information et de la communication en éducation (TICE). Autres nouveautés introduites dans le système: la mise en place de nouveaux programmes d'enseignement pour la 1ère année primaire et la 1ère année moyenne ainsi que l'élaboration de nouveaux manuels scolaires. En effet, la grande faiblesse qui a caractérisé l'ancien système éducatif résidait en la caducité des programmes et des manuels. Conscient de cette «réalité», la tutelle a ordonné l'élaboration de nouveaux programmes. L'opération a pris forme depuis et le travail se poursuit jusqu'à l'heure. Quant à l'édition du manuel scolaire, le marché a été, pour la première fois, ouvert au privé. Enfin, il a été décidé de procéder à la formation, au niveau des nouveaux Instituts de formation et de perfectionnement des maîtres (Ifpm), de la première promotion d'élèves maîtres bilingues destinés à encadrer l'enseignement primaire.