«Le décret et la modique somme d'un million de dinars allouée aux sinistrés reposent sur une expertise inique.» Le décret exécutif fixant les conditions et modalités d'octroi des aides pour la reconstruction «d'habitations entièrement détruites ou déclarées non éligibles à la réfection», signé mardi dernier par le Chef du gouvernement dénote «un cuisant échec du gouvernement et plus particulièrement du Président de la République pour la prise en charge des sinistrés du 21 mai dernier».Cette interprétation du décret a généré une grande polémique dans les camps de toile. En d'autres termes, estiment les sinistrés, «le président de la République ne pourra pas honorer les engagements pris à l'encontre des sinistrés auxquels il a promis de ne pas passer l'hiver dans les tentes». La décision ainsi prise dénote «une démission de l'Etat vis-à-vis de la prise en charge», affirment des observateurs qui ajoutent «qu'il est quasiment impossible pour les citoyens sinistrés d'acquérir un logement avec la modique somme de cent millions de centimes octroyée par l'Etat en sachant que le plus petit logement coûte au minimum le double voire le triple». Désengagement ou démission de l'Etat ? C'est là la question que se posent la plupart des citoyens touchés par ce décret et qui continuent de vivre les conditions inhumaines dans les camps de toile. Cela n'empêche que ces derniers sont à l'écoute de toute information émanant des sphères étatiques mais refusent catégoriquement «d'être méprisés ou, encore une fois, les victimes d'un gouvernement qui opte pour la fuite en avant». Dans les camps de toile le moral est au plus bas. Après l'annonce du décret, une grande agitation a régné dans les camps de toile. Hier, l'inquiétude s'est emparé des citoyens qui s'apprêtaient à organiser une marche vers la wilaya de Boumerdès pour revendiquer «plus de transparence dans la distribution des logements et pour refuser le décret». «Ce décret est une arnaque au vu des inégalités que renferme la pseudo-expertise de même que les prêts bancaires et les taux d'intérêts qui vont nous mettre dans une situation plus complexe vis-à-vis des banques». La tension qui règne à atteint des proportions inquiétantes après les dernières pluies qui ont occasionné de graves envasement des tentes. Une situation qui a conduit à des squattages de logements par les citoyens qui ont nécessité une intervention musclée des forces de l'ordre. S'il est vrai que ces derniers ont réussi à rétablir l'ordre, il est vrai aussi que les citoyens sont résolus à se «soulever si l'Etat n'honore pas ses engagements». Pour l'heure, à Boumerdès, les forces de l'ordre sont sur le qui-vive et les citoyens prêts pour une nouvelle insurrection dès une nouvelle chute de pluie.