Aucune goutte de pétrole ne transitera par le détroit d'Ormuz en cas d'embargo pétrolier contre l'Iran, a prévenu Mohammad Reza Rahimi, premier vice-président de la République islamique d'Iran. Passage obligé par où transitent 40% du pétrole mondial, la manipulation de ce verrou géopolitique provoquerait une flambée des prix du pétrole sans précédent. Elle atteindrait instantanément quelque 50 dollars selon certaines prévisions. Les Iraniens ont entre leurs mains cette arme redoutable. Ils ne resteront pas les bras croisés contre les menaces d'embargo de leur pétrole envisagé par les pays occidentaux, et une hypothétique attaque militaire dont le scénario est déjà ficelé. La contre-attaque sera imminente et «néfaste» pour les économies occidentales. Le premier vice-président iranien a averti qu'en cas de sanctions contre les exportations pétrolières iraniennes, son pays fermerait le détroit d'Ormuz. «Si on devait adopter des sanctions contre (les exportations) de pétrole iranien, aucune goutte de pétrole ne transitera par le détroit d'Ormuz», a prévenu Mohammad Reza Rahimi. La marine iranienne est à pied d'oeuvre depuis samedi. Elle a entamé des manoeuvres autour de ce couloir stratégique, qui doivent durer une dizaine de jours. Cette démonstration de force se veut dissuasive pour le moment. «Nous n'avons aucune envie d'hostilités ou de violence (...), mais les ennemis renonceront à leurs complots seulement le jour où nous les remettrons à leur place» a indiqué le premier vice-président iranien. Dans le collimateur des Etats-Unis et de certains pays européens (France, Grande-Bretagne...) qui projettent de durcir leurs sanctions (embargo pétrolier...) contre son pays, le commandant de la marine iranienne leur a adressé une mise en garde destinée en priorité, et selon toute vraisemblance, aux Américains. «Nous surveillons totalement les menaces et les mouvements et nous répondrons de la manière la plus forte à toute menace», a confié à l'agence officielle iranienne Irna, l'amiral Habibollah Sayyari. Une opération des plus élémentaires selon l'officier iranien de haut rang. «Fermer le détroit est très facile pour les forces armées iraniennes, c'est comme boire un verre d'eau, comme on dit en persan», a affirmé l'amiral Sayyari qui a indiqué que: «Tout le monde sait combien le détroit est important et stratégique, et il est complètement sous le contrôle de la République islamique d'Iran.» Des affirmations que confirme Alain Nonjon dans un article intitulé «Le détroit d'Ormuz, le verrou géopolitique de toutes les peurs» publié sur le site de diploweb. «A son point le plus étroit, le détroit ne fait que 34 miles et les eaux territoriales iraniennes étant peu profondes, les bateaux sont obligés de circuler dans un couloir entre les îles Quoin et Ras Dobbah en Oman de un mile de chaque côté, avant de transiter par un chenal entre trois îles - grande et petite Tomb et Abu Musa - contrôlées depuis 1971 par les Iraniens, périlleux slalom...», précise le professeur du lycée Michelet de Paris. Cette contre-offensive verbale iranienne a eu pour effet de propulser le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) au-dessus de la barre des 100 dollars mercredi matin (101,60 dollars plus précisément) sur le marché asiatique. Les cours de l'or noir continueront-ils à grimper? C'est ce que révèlent les analyses des spécialistes en la matière, le prix du baril devrait continuer à évoluer sur une courbe ascendante, stimulé par les menaces persistantes qui pèsent sur Téhéran que cela soit au niveau du durcissement des sanctions internationales, sur le plan économique ou de celui plus «dévastateur» d'une agression militaire de la part d'Israël ou d'une puissance occidentale. Les prix du pétrole ont été stimulés par «le regain de préoccupation sur les ambitions nucléaires de l'Iran», a souligné Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.