Le président du Cncppdh a qualifié de «bizarres» la manière et la procédure d'arrestation des journalistes. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), Farouk Ksentini, a estimé que la crise que subit actuellement le parti de Benflis «est une simple secousse qui va finir par passer». Lors de son passage à la rubrique «Fotor-Essabah» du confrère arabophone El-Khabar, l'ex-membre du comité de soutien à la candidature de Bouteflika en 1999, a néanmoins déclaré qu'il est «contre les coups d'Etat», ajoutant que cette crise «aura inévitablement une répercussion directe sur la situation des droits de l'Homme puisque les libertés politiques constituent aussi une partie de ces droits de l'homme». C'est donc à demi-mots que Ksentini a condamné ce que «subit» le parti majoritaire, se contentant de dire: «j'espère que le droit constitutionnel sera respecté dans cette crise». Abordant le sujet de la presse indépendante, le président du Cncppdh a qualifié de «bizarres» la manière et la procédure d'arrestations qu'effectue la police. Pour lui, c'est au procureur de la République d'engager des procédures que la loi lui permet. «Si j'étais procureur de la République, j'userai de cette prérogative et on aurait évité toute cette polémique», souligne-t-il. S'expliquant sur les raisons qui l'ont empêché de prendre position sur les dépassements enregistrés dernièrement contre les journalistes, Ksentini a fait savoir qu'il ne voulait pas être accusé sur le fait d'avoir pris une position politique, puisque l'organisme consultatif qu'il préside «se doit de garder la neutralité». Ksentini considère que la presse indépendante a son rôle à jouer dans l'opposition au même titre que les partis politiques. Cependant, «la presse ne jouit pas d'une immunité parlementaire», a-t-il noté, en promettant qu'il présenterait prochainement un rapport au Président de la République dans lequel il lui exposerait ses idées sur la liberté d'expression. Par ailleurs, le président de la Commission des droits de l'Homme est revenu longuement sur la question des disparus informant que le rapport établi par son organisme et soumis il y a quelques mois au premier magistrat du pays «verra le jour au plus tard dans une semaine à venir». Pour Ksentini, la complexité du dossier des disparus réside en premier lieu dans le nombre. «Les chiffres du ministère de l'Intérieur parlent de 4950, Ali Yahia Abdenour avance 18.000 et notre organisme n'en a reçu jusqu'à présent que 4300», a-t-il affirmé.