La France compte 6,24 millions de «très diplômés» (masters, grandes écoles et doctorat), dont 710.000 «immigrés», selon une étude du Secrétariat général de l'immigration. Cette étude est publiée alors que le gouvernement français va publier la semaine prochaine une circulaire assouplissant la délivrance du permis de travail à certains étudiants étrangers «hautement qualifiés», après plusieurs mois de mobilisation d'étudiants étrangers, appuyés par des présidents d'universités et des chefs d'entreprises, qui étaient menacés d'expulsion au terme de leur formation. «La part de très diplômés est un peu supérieure parmi les immigrés que dans la population totale», observe l'étude de Samuel Menard et Sylvain Papon, chargés de mission au ministère de l'Intérieur. Au total, ce sont 780.000 «très diplômés» qui ne sont pas nés français, la différence avec les 710.000 personnes citées dans l'étude représentant ceux qui ont acquis la nationalité française. Les ressortissants des pays de l'Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, du Japon mais aussi de Chine «restent plus souvent étrangers» quand ceux du Vietnam, du Cambodge, du Laos et du Liban acquièrent la nationalité française, remarque l'enquête. Les pays d'origine les plus représentés sont l'Algérie et le Maroc (66.000 chacun) et la Tunisie (26.000). Entre ces trois pays du Maghreb, s'intercalent le Royaume-Uni (40.000) et l'Allemagne (30.000). Certains pays bien représentés dans la population immigrée le sont moins parmi les très diplômés: c'est le cas de l'Italie, l'Espagne, le Portugal ou encore la Pologne (78.000 pour les 4 pays). Les effectifs de pays d'Afrique (hors Maghreb) sont « assez faibles» alors que certains pays sont au contraire « surreprésentés»: Liban (16.000), Roumanie et Vietnam (15.000 chacun). L'Amérique du Sud ou centrale est très peu représentée. En France, 41,3% des doctorants sont étrangers, une «proportion très élevée, caractéristique des pays très attractifs qui offrent un système d'enseignement supérieur de qualité et ont tissé un réseau grâce aux liens historiques et linguistiques », note l'étude. Sur l'ensemble des étudiants entrés en France en 2002, un tiers y est toujours présent. Ils « semblent s'installer durablement en France, soit qu'ils se sont mariés, soit qu'ils ont trouvé un emploi, soit qu'ils détiennent encore, pour 10% d'entre eux, un titre de séjour étudiant», selon l'enquête. L'étude ne prend pas en compte les personnes nées françaises mais de parents étrangers en raison de l'interdiction des statistiques ethniques.