A part le RND dont le chargé de la communication, M.Miloud Chorfi, qui s'est déclaré ne pas être informé des détails du dossier, les partis politiques ont été unanimes à condamner l'arrestation des jeunes sinistrés, sortis exprimer leur angoisse et désarroi. M.M'Djahed, leur porte-parole du FLN, dira: «Nous souhaitons sincèrement que les pouvoirs publics arrivent à honorer leurs engagements envers les victimes du séisme. Cela dit, l'inexistence de solution concrète fait que la zone sinistrée est en train de se transformer en un volcan.» M'djahed a tenu à rappeler les positions de son parti en indiquant «que le dialogue est la seule issue, si l'on veut dépasser les problèmes». Au MRN, le recours à la répression à Boumerdès «révèle l'impasse dans laquelle les pouvoirs publics se retrouvent». Pour Djahid Younsi, porte-parole du parti de Djaballah: «C'est le monde à l'envers. Normalement, il faut pénaliser ceux qui n'ont pas honoré leurs promesses et engagements et non pas les victimes qui revendiquent un droit légitime.» Pour sa part, le PT assure, à travers le député de la région, M.Taâzibt, que «l'interpellation de ces vulnérables victimes de la catastrophe nationale est, en soi, un sérieux problème». Dans sa lancée, M.Tâazibt a condamné, au nom de son parti, «ces pratique répressives», en ajoutant que le PT a fait une proposition concrète qui, «pour des raisons occultes n'a pas trouvé d'écho». «A quoi servent les 800.000 logement non occupés? Qui profite de ce parc impressionnant dont les pouvoirs publics ne veulent pas entendre parler?», s'est-il interrogé. Le FFS, de son côté, est allé plus loin dans son analyse de la situation, estimant que «le pouvoir procède actuellement à deux techniques staliniennes pour étouffer la contestation qui consistent toutes les deux au quadrillage de la population». M.Tabou explique, à ce propos, que la première ruse est purement administrative «destinée à stigmatiser toute concertation entre les sinistrés en vue d'une action collective». Elle consiste, selon notre interlocuteur, «à la création d'un état de dépendance chez le citoyen vis-à-vis de l'Administration. Cela est caractérisé par les multiples procédures administratives pour décrocher le statut de sinistré et pour acquérir un logement et des indemnités». La deuxième technique, enchaîne M. Tabou, est une ruse policière qui consiste «en la nomination des représentants qui pour la majorité sont des oreilles pour les services». Ces représentants, a-t-il insisté, «ont pour mission d'empêcher à coup de rapports et de PV de délation toutes actions communes concertées entre les sinistrés».