Alors que le tristement célèbre camps de détention américain, c'est-à-dire la base navale de Guantanamo Bay américaine, à Cuba, «fête» ses dix ans d'existence, Barack Obama est instamment interpellé sur le sort des prisonniers qui séjournent encore dans cette prison qui a ouvert ses portes au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, aux Etats Unis. «Nous avons décidé d'incarcérer les détenus sur une base navale isolée, située à la pointe sud de Cuba.» a déclaré Georges W.Bush qui aura ainsi laissé à son successeur un lourd legs que l'on assimile à une véritable tache qui ternit l'image de l'Amérique. Aussi, et alors qu'il s'apprête à prononcer son fameux discours sur l'Etat de l'Union de 2012, l'actuel président américain est encore une fois supplié de mettre fin aux détentions à Guantanamo Bay. Obama avait émis, rappelons le, la promesse de fermer «la prison pour terroristes» avant le 22 janvier 2010. Amnesty International revient donc à la charge et met en circulation une pétition qu'elle remettra au président US. Dans cette dernière elle appelle Barack Obama à fermer le centre qui a vu une décennie d'atteintes aux droits humains. Notamment les détentions arbitraires, les détentions secrètes, les actes de torture et autres mauvais traitements, les «restitutions» et les procès iniques. «Guantanamo est devenu le symbole de dix années de non-respect systématique des droits humains dans la réponse apportée par les Etats-Unis aux attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement américain a foulé aux pieds les droits fondamentaux dès les premiers transferts de prisonniers. Alors que Guantanamo entame sa onzième année d'existence, ces manquements se poursuivent» a indiqué ROB Freer, chercheur d'Amnesty International sur les Etats-Unis. Dix ans après, plus de 150 détenus croupissent à Guantanamo. La majorité d'entre eux sont maintenus en détention sans inculpation ni jugement pour une durée indéterminée. Ceux qui ont été inculpés risquent d'être jugés de manière inéquitable par des commissions militaires, et certains pourraient encourir la peine de mort s'ils sont reconnus coupables. D'après le gouvernement, même ceux qui seront déclarés non coupables pourraient être de nouveau détenus pendant une période indéterminée. Il n'y a pour ainsi dire ni obligation de rendre des comptes ni réparation pour les violations des droits humains dont ils sont, ainsi que d'autres détenus, victimes. Note l'ONG internationale qui s'interroge: combien de temps encore avant que le gouvernement des Etats-Unis ne referme le chapitre de Guantanamo et honore ses obligations en termes de droits humains? Amnesty International déplore l'interprétation unilatérale que font les Etats-Unis des lois de la guerre.