Plusieurs centaines de Tunisiens se sont rassemblés samedi matin dans le centre de Tunis pour réclamer travail et dignité, le jour du premier anniversaire de la révolution qui renversa le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, a-t-on constaté. «Travail, liberté et dignité», «Vous, bande d'hypocrites, le travail est un droit», «Tunisiens restez debout», «Nous allons continuer la bataille», scandaient les manifestants devant le théâtre de Tunis, avenue Habib Bourguiba, épicentre du soulèvement. «Nous avons fait cette révolution contre la dictature pour imposer notre droit à une vie digne et non pour aider certains opportunistes à réaliser leurs ambitions politiques», déclare Salem Zitouni, 33 ans. D'autres habillés en rouge et blanc, couleurs du drapeau tunisien, ont réclamé la reconnaissance pour les «martyrs» abattus lors du soulèvement du décembre-janvier. «Nous sommes fidèles au sang des martyrs», «Nous oublierons jamais nos martyrs et nous allons continuer leur chemin», «Ou est la reconnaissance à nos martyrs», pouvait-on lire sur des banderoles. D'autres manifestants brandissaient une grande carte de la Tunisie des lieux où sont tombées les victimes du soulèvement populaire qui chassa l'ancien président Ben Ali et le força à fuir en Arabie saoudite après 23 ans de règne sans le partage. En tête de cette liste figure le nom de Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre-ouest) qui s'était immolé par le feu fin 2010 et dont le geste a déclenché la révolution en Tunisie et in fine le «printemps arabe». Selon un décompte de l'ONU, 300 Tunisiens ont été tués et 700 blessés durant le soulèvement. Une cérémonie officielle commémorant le 14 janvier est prévue dans lan, journée au Palais des Congrès à Tunis en présence de plusieurs dirigeants arabes, dont le président algérien Abdelaziz Bouteflika, l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, et le chef du Conseil national de transition libyen, Moustapha Abdeljalil.