La Tunisie a officiellement réclamé hier, lundi, à l'Arabie saoudite l'extradition de Leïla Trabelsi, l'épouse du Président déchu et engagé la bataille de la dissolution du puissant Rassemblement constitutionnel démocratique RCD, le parti du Président déchu Ben Ali. Selon une source au ministère des Affaires étrangères citée par l'agence officielle TAP, la demande d'extradition «s'inscrit dans le cadre de l'enquête en cours contre le Président déchu et son clan». La justice tunisienne avait déjà émis le 26 janvier un mandat d'arrêt international contre Zine El-Abidine Ben Ali et son influente épouse. L'ex-Président, âgé de 74 ans se trouverait dans un hôpital de Djedda dans le coma à la suite d'un accident vasculaire cérébral. Par ailleurs, un millier de Tunisiens, majoritairement des étudiants, poursuivaient hier, lundi, leur rassemblement entamé la veille devant la Kasbah, épicentre de la contestation, pour réclamer le départ du gouvernement de transition dirigé par Mohammed Ghannouchi. «Nous ne lâcherons pas, nous viendrons tous les jours jusqu'au départ de ce gouvernement d'hypocrites», a lancé Asma, une étudiante revêtue d'un drapeau tunisien. Ses collègues scandent en chœur : «Dégage Ghannouchi», ou «Dégage le RCD». Le Premier ministre a déplacé ses bureaux fin janvier de la Kasbah après une première manifestation, au cours de laquelle des Tunisiens avaient campé près d'une semaine devant ses locaux. Il avait alors transféré son cabinet au palais présidentiel de Carthage, dans la banlieue sud de Tunis. «Nous voulons faire tomber ce gouvernement. Ghannouchi et ses ministres veulent se maintenir au-delà de leur mandat transitoire», déclare un étudiant en gestion. Des blindés de l'armée étaient déployés à proximité et aucun incident n'a été signalé hier.