Les Verts sont complètement passés à côté de leur sujet. Au moment où ses lignes ont été rédigées, le résultat de la finale du tournoi international d'Alger n'était pas encore connu. Il est, donc, possible, qu'entre-temps, l'EN d'Algérie ait fini par s'imposer, mais cela ne devra, en aucune manière, être utilisé pour lui trouver matière à atténuer sa production de mercredi soir face au Gabon lors des demi-finales. D'ailleurs, au terme de ce match, l'entraîneur national Rabah Saâdane a été le premier à reconnaître que les Verts avaient fourni une piètre prestation. Une prestation presque cauchemardesque en première mi-temps durant laquelle les locaux ont été «baladés» par des Gabonais, chez qui émergeai une majorité de joueurs espoirs. Durant cette période l'EN du Gabon, dont on sait qu'elle est en pleine reconstruction et qui n'est pas qualifiée à la phase finale de la prochaine CAN, aurait pu tuer le match car ce fut bien elle qui se procura les meilleures occasions après avoir ouvert la score par l'habile Nguema, le meilleur homme sur le terrain. Ce ne fut qu'après le repos, avec la rentrée de Ghazi et de Achiou, qu'on eut un semblant d'équipe. Disons une équipe plus entreprenante qui finit par égaliser grâce à Fellahi, puis, par prendre l'avantage, par Achiou, sur coup franc. Mais ce ne fut qu'un feu de paille car les Gabonais terminèrent très fort le match et purent égaliser à la suite d'un remarquable travail de ce diable de Nguema. Lors de la série de tirs au but, les Gabonais échouèrent par deux fois et laissèrent leur filer sous le nez une finale qui leur tendait les bras (4-3). Saâdane souligna la très faible première mi-temps de ses joueurs ajoutant que si cohésion, solidarité, vitesse d'exécution il y eut, elles furent l'apanage des Gabonais. Ce fut l'occasion pour l'entraîneur national de rappeler qu'il n'y a pas lieu de s'attendre à ce que cette équipe réalise des miracles en Tunisie. «Vous avez vu à travers cette équipe nationale tout le retard qu'il nous reste à remonter et je ne pense pas que cela puisse se faire en 3 mois. Une équipe nationale se bâtit sur 3 ans». Le fait remarquable est que tous les joueurs sélectionnés pour ce tournoi sont issus de notre championnat national. Aujourd'hui, le constat est terrible : il ne nous est plus possible de monter une équipe nationale à partir de la compétition locale. Les joueurs du crû ne font, incontestablement, plus l'affaire parce que faisant état d'un énorme retard dans leur formation. On est donc obligé de faire avec les expatriés lesquels, même s'ils ne sont pas assez talentueux pour jouer dans des clubs huppés, ont des prédispositions supérieures sur les joueurs locaux notamment sur le plan physique et de la culture tactique. Saâdane le sait mieux que quiconque et entend s'appuyer sur cette ossature de joueurs émigrés pour représenter l'Algérie à la CAN 2004 et aux joutes des éliminatoires de la coupe du monde 2004 et 2006. C'est bien là la triste rançon de tout le gâchis qui est en train de s'accomplir dans le football national, au niveau de ses clubs qui ont fait de la formation le cadet de leurs soucis.