Khalida Toumi s'entretenant avec Sid Ahmed Serri Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria à Kouba, abrite jusqu'au 09 février cette belle exposition qui célèbre notre patrimoine et se poursuivra ce soir par un concert que donnera l'orchestre Redouane Bensari, à 19h. Après Tlemcen, l'exposition, «Nouba, hommage aux maîtres de la musique andalouse», se poursuit à Alger. Cette manifestation organisée dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», offre dès l'entrée, une vue formidable sur notre patrimoine musical ancestral. A l'entrée, c'est l'odeur de l'encens qui nous a accueillis, dimanche, lors du vernissage et nous découvrons ainsi le parcours chronologique de cette musique en mouvement grâce à Zyriab qui a fait voyager la musique andalouse de Baghdad jusqu'au Maghreb. L'exposition apporte plusieurs éclairages sur cette musique, son origine, ses instruments, ses couleurs, ses traits, autant de réponses auxquelles le visiteur d'ici et d'ailleurs pourra s'y reporter. Pour ce faire, il est aidé par différents moyens déclinés entre documents, images ou photos grand format en noir et blanc, dont certaines inédites, accompagnées de riches informations, vidéos, pistes d'enregistrement pour écouter soit des morceaux de musique andalouse ou des analyses de compositeurs racontant son histoire, des DVD multimédias mais aussi une centaine de rares manuscrits dont beaucoup ont été transcrits par Mustapha Aboura et que beaucoup de pays maghrébins nous envient. Dépassé le seuil de l'expo, c'est d'abord l'Ecole de Tlemcen qui nous ouvre grand les bras. Ses arcades rappellent l'architecture ottomane du siècle dernier. On y découvre plusieurs portaits de maîtres de la musique andalouse dont ceux de Larbi et Redouane Bensari, Mohamed Ghafour, Abdelkrim Dali, etc. Puis on passe à l'Ecole d'Alger représentée notamment par Maâlma Yamna, Mohamed Sfindja, etc. Devant l'Ecole de Constantine on y découvre notamment le fameux Raymon Leyris, oncle d'Enrico Macias, Mohamed Tahar Fergani et Darsouni Mohamed dit Kaddour. Aussi, ce sont plusieurs étapes historiques et artistiques, décrites comme «écoles» que la musique andalouse va connaître à travers tout le territoire national, et que le visiteur sera amené à sillonner, preuve que la musique n'a pas besoin d'être cloîtrée dans un conservatisme ambiant et une limitation géographique précise. Rehaussé par la présence de la ministre de la Culture Khalida Toumi, le vernissage de cette expo a été marqué aussi par la présence de cheikh Sid Ahmed Serri, Noureddine Saoudi mais aussi Faycal Benkalfat et Youssef Touabia, des spécialistes en musique andalouse, lesquels ont été d'une grande aide pour le montage de cette expo. Un catalogue a été d'ailleurs édité à cette occasion, lequel a permis, comme l'a souligné Zahia Benchikh (chef du Département patrimoine et chorégraphie au sein du ministère de la Culture) de s'orienter dans les trois grands dédales thématiques des étapes, des écoles et des maîtres. «Il a une valeur culturelle et pédagogique, notamment pour les étudiants et les chercheurs, dès lors qu'il constitue un outil de références, un concentré d'informations sur le thème de la musique andalouse en Algérie. Son édition répond, enfin, au souci de témoigner de la tenue de cette grande exposition ´´Nouba´´ sur la musique andalouse, de son contexte culturel de la manifestation, «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» et de fixer à jamais l'hommage rendu aux grands maîtres et interprètes.» Pour sa part, dans une brève déclaration à la presse, Khalida Toumi a fait savoir combien la préservation du patrimoine en général et la conservation de la musique andalouse en particulier, sont importants et ce, partant du passé pour connaître les repères de notre présent qui est ancré sur des valeurs telles que celles-ci. Aussi, de Baghdad à Tlemcen, en passant par Cordoue, Grenade et Séville, c'est une épopée millénaire que celle qui a abouti à la musique andalouse, telle qu'elle est pratiquée et enseignée par les maîtres des trois écoles en Algérie. C'est en 711 que Tariq Ibn Zyad, conquérant musulman, traverse le détroit de Gibraltar et envahit l'Andalousie. Ce fut alors le début d'une longue et palpitante histoire, une aventure fantastique qui donnera naissance, au fil des siècles, à l'une des plus grandes civilisations au monde, la civilisation arabo-andalouse, fruit d'un savant brassage multiculturel. Celle-ci a traversé les siècles, sans perdre son âme. Elle est belle et rayonnante et aujourd'hui, elle est interprétée sur les scènes du monde entier. Une fierté pour nous tous.