Pour «extraire» l'économie nationale de la léthargie, la politique nationale en matière d'investissement nécessite une véritable analyse et expertise sur des bases scientifiques. C'est cette thématique qui a été développée hier, par le FCE (Forum des chefs d'entreprise). Sans critiquer ouvertement la politique économique actuelle, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Rédha Hamiani, a qualifié hier, le climat des investissements en Algérie de «maladie chronique». «Tout le monde se pose des questions sur l'absence de véritables investisseurs porteurs de valeur ajoutée pour le développement de l'économie du pays. Mais on ne peut pas attirer les véritables porteurs de richesse avec un environnement confus, instable et non réglementé», a-t-il indiqué lors une conférence de presse qu'il a tenue à l'hôtel Sofitel à Alger. D'une part, il dresse un constat négatif en matière de politique d'investissement et de l'autre, il évoque des résultats encourageants suite aux réformes qui ont étés engagés. Que veut le président du FCE, lorsqu'il se contredit lui-même? Dans une étude menée entre 2001 et 2011, le FCE fait part de beaucoup d'incohérence, «d'illisibilité et l'instabilité des lois qui changent souvent». «Cet état de fait a permis beaucoup plus aux investisseurs bricoleurs de s'installer en Algérie, qu'à d'autres sociétés économiques de calibre international», à encore souligné M.Hamiani. Selon les chiffres avancés par le conférencier, il est question de 1850 étrangers qui activent en Algérie sous forme d'entreprises «Eurl». Ces personnes ne peuvent en aucun cas être considérées comme des investisseurs, tant que l'activité est limitée au commerce de produits finis. D'autre part, on note 5850 étrangers inscrits au Centre national du registre du commerce (Cnrc). Au sujet de la règle 51/49%, M.Hamiani a d'autres visions. «On ne peut se contenter de 51/49% pour inciter les investissements étrangers. Il faut modifier cette loi, en allant à la fixation des objectifs en fonction de l'intérêt des projets», dit-il. Expliquant sa vision dans les investissements, le conférencier a indiqué que le pourcentage peut être varié d'un projet à l'autre, selon les besoins du pays. Si l'Algérie possède des moyens et des capacités de développer tel ou tel autre projet, on ne serait pas obligés d'aller vers les partenariats étrangers. Dans le cas échéant, le pourcentage se négocie entre les partenaires directs, sans recourir à la plus haute instance de l'Etat pour déterminer le pourcentage. La clarification et la définition exacte de la notion des investissements, est un facteur dominant pour accentuer et concentrer les objectifs sur le développement national par tous les acteurs et secteurs, privés et publics. Le président du FCE compte faire une proposition pour une amélioration du dispositif de développement de l'investissement prochainement, aux pouvoirs publics.