La fameuse règle 49/51 introduite dans la LFC 2009 ne constitue guère un frein pour les Investissements directs étrangers (IDE). C'est du moins ce qu'a soutenu hier Abdelkrim Mansouri, DG de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), lors d'une rencontre organisée à Alger par le Forum des chefs d'entreprise consacré au dispositif de l'investissement mis en place en Algérie. Selon le même responsable, il y a au contraire engouement des investisseurs étrangers désirant réaliser des projets en Algérie, lequel engouement est constaté, a-t-il insisté, au lendemain de la mise en vigueur de la LFC 2009. «Depuis l'introduction dans la mouture de la LFC 2009 de la règle 49/51, nous assistons à plus d'IDE déclarés au niveau de l'Andi ; cela peut paraître paradoxal, mais c'est la réalité», a déclaré M. Mansouri pour qui le nombre d'investissements directs étrangers recensés en 2011 a triplé comparativement à l'année précédente. De l'avis du premier responsable de l'Andi, la dynamique des investissements en Algérie, qu'ils soient locaux ou étrangers, ne constitue pas une source d'inquiétude. Il argue ce constat en informant du montant de 25 milliards de dollars d'investissements hors hydrocarbures réalisés durant ces cinq dernières années en Algérie. Un taux de 33% de ces investissements a été réalisé dans le cadre des IDE, a encore précisé le même responsable, ajoutant que le montant de 235 milliards juste évoqué a été réalisé par le biais d'opérations d'investissements engagées notamment dans les secteurs des médicaments, des matériaux de construction, du bâtiment, du transport et du tourisme. Ceci dit, les investissements enregistrés au niveau de l'Andi ne représentent que 10 à 15% de la totalité des investissements en Algérie, fera savoir de son côté Mouloud Hedir, conseiller au sein du FCE.
Des «aventuriers» déguisés en investisseurs étrangers Si le DG de l'ANDI se réjouit de la dynamique des investissements, notamment ceux réalisés par les étrangers ces dernières années en Algérie, le président du FCE ne partage pas quant à lui ce constat de satisfaction. Selon Réda Hamiani, l'Algérie n'a pas eu droit durant cette dernière décade à des investisseurs étrangers dignes de ce nom. «Durant cette même période, on a eu affaire à des aventuriers, voire même à des voyous qui ont profité des mesures de facilitations accordées par l'Algérie aux investisseurs étrangers», a déploré M. Hamiani. Ce dernier se dit convaincu que le système d'investissement mis en place en Algérie souffre de beaucoup d'insuffisances, a-t-il fait savoir, tout en misant sur l'énorme potentiel dont dispose l'Algérie dans ce domaine. Ainsi et pour combler les insuffisances sus-évoquées, le FCE vient de confectionner une plateforme comprenant une trentaine de propositions qui sera remise aux autorités après enrichissement par des experts. Des propositions dans le sillage de laquelle sont définis aussi bien le rôle de la Banque, de l'administration, les missions du Conseil national de l'investissement (CNI) ainsi que la possibilité de l'émergence de l'initiative privée nationale dans le domaine de l'investissement. Et ce n'est pas tout, le profil de l'investisseur est également inclus dans ces propositions, vu que selon Réda Hamiani, sur les 5850 investisseurs étrangers opérant en Algérie, quelque 1850 agissent sous forme d'Eurl, ne disposant autrement dit d'aucune action et échappant de surcroît à tout contrôle.