Le Rhynchophorus ferruginus est un insecte nuisible qui s'attaque aux palmiers Le charançon rouge, un insecte nuisible, est à l'origine de cette menace. Le danger plane sur les oasis algériennes, particulièrement dans l'Est algérien qui est pourvoyeur d'un fruit de qualité supérieure. L'alerte est donc maximale puisque les services phytosanitaires du ministère de l'Agriculture viennent de procéder à la mise en place d'un dispositif d'alerte pour la préservation du patrimoine phoenicicole après le signalement récent, en Tunisie, du charançon rouge dont le nom scientifique est Rhynchophorus ferruginus, un insecte nuisible qui s'attaque aux palmiers. Ce dispositif d'alerte, diffusé à l'encadrement technique des Inspections phytosanitaires de wilaya et des postes frontaliers, des directions des services agricoles (DSA), des structures techniques que sont l'Inpv (Institut technique de la protection des végétaux), l'Itdas (Institut technique de développement de l'agriculture saharienne), des Chambres d'agriculture de wilaya et des phoeniciculteurs, vient en complément de celui déjà mis en place en 2009 dans les wilayas frontalières de l'Ouest et du Sud-Ouest et ce, juste après le signalement de cet agent ravageur au Maroc. Désormais et après le signalement du charançon en Tunisie, le dispositif d'alerte vise à engager, en urgence, des actions à même de parer à sa nuisance, notamment la sensibilisation des producteurs de dattes, impérative pour le renforcement de la surveillance au niveau des wilayas frontalières de l'est et du sud du pays pour la détection de cas suspects de plants de palmiers touchés. Dans ce plan ad hoc figurent également l'information et la formation sur la connaissance de l'agent ravageur et les méfaits qu'il occasionne sur les plants de palmier en utilisant tous les canaux de diffusion requis. Le charançon rouge, faut-il le rappeler, est un ravageur originaire des zones tropicales d'Asie du Sud-Est et de la Polynésie. Il est aujourd'hui signalé en Asie (Pakistan, Philippines), au Moyen-Orient, (Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Egypte, Palestine et en Jordanie), ainsi qu'en Europe (Espagne, France, Italie, Turquie), et récemment au Maroc et en Tunisie. Cet insecte nuisible s'attaque à plusieurs espèces, notamment le palmier dattier, le palmier à huile ainsi que les palmiers ornementaux. Les dégâts sont commis par les larves qui creusent des galeries à l'intérieur de l'écorce du palmier, ce qui rend cet insecte difficile à observer et à maîtriser. L'expansion géographique du charançon rouge des palmiers est liée au transport de rejets de dattiers dans et entre les pays producteurs, et au développement du commerce des palmiers d'ornement de grandes tailles, notamment depuis l'Egypte vers le nord-ouest de la Méditerranée. A titre d'exemple, en Espagne et dans la région de Valence, on estime à 3000 le nombre de palmiers éliminés en 2 ans. Des milliers de Phoenix dactylifera (palmier dattier), ont été décimés au Moyen-Orient depuis 15 ans. Le signalement du charançon rouge des palmiers au Maroc, en 2009, et récemment en Tunisie, son potentiel destructeur très important sur la phoeniciculture ainsi que le manque de solution simple d'éradication, suscitent donc la plus grande inquiétude et incitent les responsables du secteur agricole à davantage de vigilance. D'ores et déjà, des mesures préventives ont été prises par les services phytosanitaires pour se prémunir en interdisant l'importation de plants de palmier. D'autres mesures ont également été mises en oeuvre sur le terrain et qui portent sur la mise en place d'un réseau de piégeage pour la surveillance et la détection du charançon rouge au niveau des zones phoenicicoles situées dans les zones frontalières avec le Maroc, la Tunisie et la Libye, l'interdiction d'utilisation de djebbars (bourgeons) non contrôlés, dont l'origine n'est pas connue et l'élimination des plants suspects par l'arrachage et l'incinération. En outre, les agriculteurs sont invités à être vigilants et éviter le recours à la plantation de plants introduits illégalement à partir de ces pays et à prendre contact avec les services phytosanitaires en cas de suspicion.