Neuf ans après l'enlèvement de Matoub Lounès par un commando du GIA, le 25 septembre 1994, à Takhoukht, l'affaire à rebondissements du chantre de l'amazighité revient au-devant de la scène. Ainsi, dans une déclaration rendue publique hier, la fondation Matoub-Lounès revient sur le livre cosigné par Noureddine Aït Hamoud et Djaâfar Aït Mesbah, intitulé L'affaire Matoub : vérités ou anathèmes, dans lequel les deux auteurs ont publié le témoignage d'un des ravisseurs, à savoir Idir Ali, aujourd'hui établi en Grande-Bretagne. A ce titre, la fondation Matoub-Lounès s'interroge «de quel droit et dans quel cadre institutionnel légal, un député de la nation et de surcroît chef des GLD (Groupe de légitime défense), peut-il interroger un ravisseur et publier ainsi son témoignage dans une oeuvre personnelle ?» La fondation se demande également sur «les desseins que vise la publication de tels éléments d'information apportés par un témoin en dehors de toute procédure ?» Dans ce sens, la partie civile de l'affaire Matoub interpelle le président de la République, le chef du gouvernement, les ministres de l'Intérieur et de la Justice pour éclairer ces questions lancinantes tant en exigeant «l'audition d'Idir Ali en qualité de ravisseur de Matoub Lounès sur le sol algérien et l'établissement complet de son témoignage». En même temps, la fondation revendique «la mise en place d'une commission d'enquête dotée de compétences juridiques et techniques pour établir la vérité sur les disparitions tragiques de juin 1998», à savoir Aït Idir Rachid à Tizi Ouzou, Ouali Hamza à Tazmalt et Salhi Redouane à Sidi Aïch.