Alors qu'elle n'est que dans une première phase de diffusion expérimentale, la chaîne d'Al Magha-ribia TV, appartenant au Parti du FIS dissous, n'arrive pas à convaincre les Algériens et subit quotidiennement les critiques des téléspectateurs nationaux qui appellent d'Algérie. Lors d'une émission intitulée «Sada El charie» «(l'écho de la rue), la présentatrice algérienne qui était habillée d'un hidjab, a subi les foudres d'un téléspectateur algérien qui a critiqué la désinformation prônée par la chaîne au sujet de la situation du logement en Algérie. Ce téléspectateur a notamment déclaré que l'Algérie est le seul pays à offrir du logement social aux démunis. Il a également critiqué la position de cette télévision sur la situation sécuritaire en Algérie, dénonçant le fait que cette télévision qui prône la vision du «Qui tue qui», n'a jamais dénoncé l'assassinat des militaires, des policiers et des gendarmes. Un autre téléspectateur algérien s'est également exprimé en direct pour dénoncer l'attitude de l'ex-militaire Samraoui, affirmant que cette télévision n'a jamais donné les preuves de l'implication des militaires algériens dans les massacres de masse dans les années 1990. Ce téléspectateur algérien s'est interrogé également sur les réels sponsors de cette télévision qui n'a jamais évoqué le dossier du Sahara occidental. Voulant prôner la liberté d'expression, Al Magharibia TV s'est pris à son propre jeu et récolte ainsi les conséquences de sa politique antisystème algérien. Al Magharibia TV, qui a commencé à diffuser ses programmes à partir du 16 décembre, a certes crée une tension en haut lieu, mais n'a pas réussi à faire adhérer à sa cause le peuple algérien. Al Magharibia TV, qui ne possède pas de correspondant en Algérie, tente de coller à l'actualité en évoquant les manifestations des chômeurs de Ouargla et de Hassi Messaoud, comme l'avait si bien affirmé Salim Salhi, l'ancien journaliste et éditeur algérien. Pour ce faire, elle n'a pas d'image sur le terrain et diffuse comme Al Jazeera le fait sur la Syrie, des vidéos des manifestations qui sont postées par les manifestants eux-mêmes sur Internet sur le réseau YouTube. Avec cette vision, Al Maghrabia ne peut aller loin. Pour certains observateurs avertis, les téléspectateurs algériens sont immunisés contre la désinformation qui vient de l'extérieur. Même les excellents reportages réalisés par Al Jazeera et Canal+, n'ont pas réussi à faire des dégâts dans l'opinion algérienne. «Ce n'est pas une petite télévision algérienne établie à Londres qui fera du bruit», commente un responsable algérien. Ce qui est certain est que Al Magharibia TV est mal partie pour obtenir une autorisation pour couvrir les évènements en Algérie. En tout état de cause, Al Magharibia TV, qui porte déjà mal son nom, est sur les traces de l'ancienne ligne éditoriale de Med1 Sat. [email protected]