Au moins 121 personnes ont été tuées à Kano, principale ville du nord du Nigeria, cible vendredi soir d'une série d'attaques coordonnées et de fusillades, a déclaré hier une source à la Croix Rouge nigériane. «Beaucoup d'organisations participent à l'évacuation des corps dans les rues», a déclaré cette source ayant requis l'anonymat. «D'après notre décompte, nous en avons pour l'instant 121», a-t-elle ajouté. Un précédent bilan établi samedi, alors que des cadavres jonchaient toujours les rues de la ville dans la matinée, faisait état d'au moins 80 morts. Des représentants de la Croix Rouge locale et de l'Agence nationale des situations d'urgence ont indiqué qu'ils continuaient de collecter les dépouilles pour les emmener dans des morgues. Le premier quotidien dans le nord, le Daily Trust, a rapporté qu'un porte-parole du groupe Boko Haram avait revendiqué les assauts, expliquant que le groupe avait agi en représailles après le refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres actuellement emprisonnés. Ces violences surviennent dans un contexte de multiplication d'attaques attribuées à ce groupe qui a notamment revendiqué des attentats meurtriers le jour de Noël. Quelques heures après ces attaques, deux explosions se sont produites dans la ville de Yenagoa (sud), dans l'Etat du président Goodluck Jonathan, sans faire de victime, selon les autorités locales. Selon la police, à Kano, ce sont huit sites qui ont été visés par ces assauts «coordonnés»: des bureaux de la police, des services de l'immigration et la résidence d'un responsable de la police. Une vingtaine de déflagrations ont retenti en l'espace de quelques minutes. Des tirs ont aussi retenti, et pris de panique des habitants ont pris la fuite. L'une des attaques a été menée par un kamikaze qui a visé un QG régional de la police et fait au moins trois morts, selon une source policière. Un habitant a raconté avoir vu 16 dépouilles dans une rue de son quartier où se situe l'un des sites attaqués, le QG de la police de l'Etat de Kano, dont la ville du même nom est la capitale. «Entre ma maison et le QG de la police, sur cette rue, j'ai compté 16 cadavres qui jonchent le sol, dont six policiers», a dit ce témoin. Selon une source policière ayant requis l'anonymat, «le nombre de morts s'élève à des dizaines», et «beaucoup de civils» ont été tués.