«Il faut être deux pour découvrir la vérité: l'un pour le dire, l'autre pour le comprendre.» Khallil Gibran Le 50e anniversaire de l'Indépendance, qui fait tant bouger la France, ne sera pas diffusé sur Al Jazeera Documentaire, en tout cas pas pour le moment. C'est la Révolution arabe qui continue à faire recette sur cette télévision qatarie très cotée dans le format broadcast arabe. En effet, selon certaines sources venant de Doha le premier producteur de documentaires dans le Monde arabe envisage de faire un 52 mn sur les photographes des rois et des présidents arabes. Curieusement, seuls les photographes des présidents Boume-diene et Bouteflika intéressent la réalisatrice de ce documentaire, la libanaise Mirna Shbaro. L'objectif pour cette productrice et réalisatrice, qui a déjà travaillé pour le compte de MBC et Al Jazeera, c'est de parler de ces présidents à travers des photos et des témoins de leurs auteurs. Ce n'est pas le premier essai de Mirna Shbaro puisqu'elle a réalisé un portrait sur Peter Sanders, un photographe anglais qui a débuté sa carrière de photographe au milieu des années 60 dans le show-business où il suivra des célébrités de la musique comme les Doors, Jimmy Endrix, Bob Dylan ou les Rolling-Stones, avant de quitter le milieu du spectacle et de se convertir à l'Islam. Fasciné par la beauté spirituelle de l'islam et du monde islamique, Peter «Abdelazim» Sanders sillonnera durant trente ans le monde musulman pour immortaliser des clichés d'une époustouflante beauté sur les lieux saints de l'islam et le quotidien des musulmans des quatre coins du monde. Il sera en 1971 l'un des premiers occidentaux à photographier les rituels du pèlerinage de La Mecque. C'est pour cette optique purement humaniste que Mirna Shbaro s'intéresse aux photographes des rois et des présidents arabes. En prévision de son tournage prochain en Algérie, elle compte rencontrer Noureddine Ziani, lequel travaillait dans la revue Révolution africaine et qui était le photographe du président Boumediene, comme elle aurait souhaité rencontrer le premier photographe, décédé depuis, du président Bouteflika. Elle compte ainsi rencontrer l'actuel photographe du président Ami Omar. Visiblement, la réalisatrice ne compte pas rencontrer le photographe de Ben Bella ni celui de Zeroual, de Boudiaf ou Kafi. Dans un cadre purement marketing, la réalisatrice libanaise envisage seulement de centraliser le documentaire sur Bouteflika et Boume-diene sans doute parce que ce sont les présidents algériens les plus célèbres et les plus médiatisés du Monde arabe. D'autres portraits sont prévus dans ce documentaire, comme celui du photographe du Roi Hassan II, du président Nasser, de Saddam ou encore celui du Roi Fahd et du Roi Hussein de Jordanie. Ce qui est certain c'est qu'encore une fois Al Jazeera possède une longueur d'avance sur nous en matière de création audiovisuelle. Il n'y a qu'elle qui pourrait accorder l'antenne à des photographes souvent gardés anonymes et qui ont été les témoins avec leur objectif d'une époque, d'une vie et surtout d'un parcours historique de dirigeants arabes irremplaçables. [email protected]