Le FFS a commémoré, hier à Tizi Ouzou, le 40e anniversaire de sa proclamation en animant une conférence à la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Très tôt le matin, les responsables, tant locaux que nationaux de ce parti, ont commencé par déposer une gerbe de fleurs au carré des martyrs. Puis ce fut le rendez-vous de la maison de la culture. Les anciens du parti étaient nombreux à se retrouver pour l'occasion, Djillali Leghima, El-Mouhoub et tant de militants et de responsables ont eu à se congratuler en ce jour anniversaire. La conférence animée par Djillali Leghima et Arezki Lakabi, tous deux responsables du FFS, s'est déroulée dans une atm-osphère sereine et pleine de souvenirs. En premier, M.Leghima, un ancien de 1963, a brossé un historique allant d'avant la création du FFS, de 1963 à mai 1966, jour de l'évasion d'Aït Ahmed de la maison d'arrêt d'El-Harrach. Pour Djillali Leghima, la création du FFS, ou plutôt la démarche de l'opposition, est le résultat des fissures apparues en 1962. pour M.Leghima: «Il y a eu trahison du serment de novembre...» Et d'évoquer : «Les 4 500 morts tombés à Boghari, face à l'armée des frontières...» Comme il n'a pas manqué de parler de l'Assemblée constituante, de la Constitution adoptée dans une salle de cinéma, du départ de Ferhat Abbas et de toute la démarche ayant abouti à la proclamation du FFS, le 29 septembre 1963. M.Leghima, de manière pédagogique, a poursuivi avec l'appel de Hocine Aït Ahmed, fait depuis Aïn El-Hammam en vue d'un front uni contre la dictature en marche avant de conclure par le coup d'Etat de juin 1965. Un coup d'Etat qui a mis fin, trois jours seulement après la signature, à l'accord FLN-FFS. M.Arezki Lakabi évoque, lui, le second souffle du FFS et ce, après un durcissement de la répression en Algérie. «En 1968, entre 5000 et 10.000 arrestations ont été opérées dans les rangs de l'opposition.» Il rendra un hommage appuyé à M.Ali Mecili, le fédérateur de l'opposition et l'un des moteurs, ayant oeuvré à la société civile. Les droits culturels, les droits de l'Homme, les associations des enfants de martyrs en dehors du parti unique...doivent tant à ces idées nouvelles. Et le FFS et Mecili étaient de ces combats. En 1978, le FFS rend publique une plate-forme avec laquelle est donné un matériau politique aux Algériens. Puis ce fut avril 1980, «l'un des événements majeurs, payé à prix fort par la jeunesse algérienne», dira le conférencier. Ce dernier de poursuivre en relevant qu'«avril 1980 a donné naissance à une onde de choc, qui va réveiller le volcan d'octobre 1988». M.Lakebi revient ensuite au leitmotiv de son parti: l'élection d'une assemblée nationale constituante. Car pour lui, pas question de replâtrage, il s'agit de plaider «pour une alternative démo-cratique». Le système étant usé et recommençant les mêmes erreurs. Un mot sur la situation économique et sociale du pays, Arezki Lakabi pense que «le diagnostic est effarant. Le pays est délabré sur tous les plans. La moitié des Algériens vivant au-dessous du seuil de la pauvreté. Le système a échoué, il doit partir ! Sinon la situation ira en s'aggravant», conclut l'orateur.