La réunion de Nouakchott intervient après celle d'Alger en mars 2010 et de Bamako en mai 2011. La réunion regroupant les ministres des Affaires étrangères des pays du champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) depuis hier à Nouakchott sera mise à profit pour faire le bilan de la coopération aux plans sécuritaire et du développement lors des six derniers mois. Elargies au Nigeria, les assises de Nouakchott ont également pour objectif l'évaluation du degré de la menace terroriste et, par conséquent, faire une estimation des actions collectives concrètes à prévoir face à ce phénomène transfrontalier. La participation du Nigeria à ces concertations vise, a-t-on indiqué, à permettre aux pays du champ d'établir une coordination appropriée afin de mieux lutter contre les organisations terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) et Boko Haram. Cette dernière étant établie au Nigeria. Prévue sur deux jours, la réunion de Nouakchott s'inscrit dans le cadre de la série de rencontres semestrielles envisagées par les ministres des Affaires étrangères des pays du champ. Elle intervient après celle d'Alger (mars 2010) et de Bamako (Mali), en mai 2011. Un exposé sur la menace terroriste sera présenté à cette occasion par l'Unité fusion et liaison (UFL), le mécanisme qui regroupe les chefs des services de renseignements des pays respectifs et un autre par le Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc) sur la coordination militaire sur le terrain. La réunion de Nouakchott sera, en outre, une opportunité pour lancer la réflexion autour de la Conférence «Alger 2» dont la tenue est prévue durant le premier trimestre 2012 à Bamako. Ce rendez-vous vise notamment à asseoir une continuité à la stratégie conçue avec les Américains et les Européens, partenaires des pays du champ. Il sera aussi question d'évaluer les visites effectuées à Washington et Bruxelles par les quatre ministres des Affaires étrangères des pays du champ, qui réfléchissent à une structuration de ce mécanisme de coopération. L'évaluation des conséquences de la crise en Libye sur les pays de la région, ainsi que la stratégie régionale dans ses deux volets, sécurité et développement, figurent également à l'ordre du jour de la réunion de Nouakchott. Il est à signaler, dans ce sens, qu'une concertation entre les pays du Sahel, notamment les pays du champ est devenue permanente aussi bien au plan bilatéral que régional depuis la conférence d'Alger (7 et 8 septembre 2011). Ainsi, un ensemble de principes directeurs qui structurent et organisent le partenariat dans les domaines du développement et de la sécurité entre les pays de la région et leurs partenaires, notamment l'appropriation, l'indivisibilité de la sécurité et le développement, sont devenus visibles dans le cadre du travail commun. La Conférence d'Alger avait permis en outre de sensibiliser les différents partenaires à s'impliquer davantage dans les efforts de développement de la région du Sahel, en particulier dans le financement de certains projets. A la suite de la Conférence d'Alger, des discussions plurilatérales avaient réuni les pays du champ et des officiels américains représentant plusieurs départements de l'Administration américaine à Washington le 7 et 8 novembre dernier concernant la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé ainsi que l'éradication de la pauvreté. Ces discussions ont été l'occasion d'approfondir le dialogue politique entre Washington et les pays du champ et d'entamer des discussions sur des créneaux ciblés de partenariat. Une autre réunion avait également regroupé les quatre pays avec de hauts responsables européens à Bruxelles et permis de dégager un ensemble de principes structurant le partenariat dans les domaines du développement et de la sécurité entre les pays de la région et leurs partenaires. Ayant constaté que les groupes de terroristes financent une bonne partie de leurs activités par l'argent des rançons et les revenus générés par des trafics en tous genres, particulièrement de drogue, et face à l'insuffisance des moyens de lutte, les pays du champ se sont mobilisés pour conjuguer leurs efforts, à même de faire face à cette situation. Convaincus donc que le partenariat est le seul moyen pour lutter contre le terrorisme, les pays de la sous-région ont créé en avril 2010 un Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à Tamanrasset, soutenu par un centre de renseignement à Alger, avec pour objectif de mieux coordonner les actions militaires dans le cadre de la lutte antiterroriste.